Au lendemain de la promulgation de la loi sur les retraites par Emmanuel Macron, quelques heures seulement après la validation du texte par le Conseil constitutionnel, les oppositions continuent de dénoncer la rapidité du chef de l'État. Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, considère que "depuis le début, le mépris renvoyé aux travailleurs aura été constant", a-t-il écrit sur Twitter. Un terme qu'il reprend dans une interview accordée ce dimanche au journal Le Parisien, affirmant que "le message d’Emmanuel Macron avec cette promulgation en pleine nuit, c’est jusqu’au bout le mépris à l’égard du monde du travail et la déconnexion avec la réalité."
"Nous savions que cette réforme serait impopulaire"
Un "mépris" que conteste Olivier Dussopt. Invité ce dimanche du Grand Rendez-vous d'Europe 1/ CNews/ Les Échos, le ministre du Travail, du Plein Emploi et de l'Insertion a affirmé qu'"il n'y a pas de mépris, il y a la volonté que chacun soit respecté dans ses compétences".
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Face à la réaction de Laurent Berger, le ministre du Travail se justifie en affirmant que "nous savions dès le départ, et cela a été conforté par les votes du congrès de la CFDT au mois de juin, qu'il y aurait un désaccord sur les questions d'âge ou de durée de cotisation et nous savions, pour aller au bout de la réflexion, que cette réforme serait impopulaire parce qu'aucune des réformes ne l'est".
"Nous avons fait ce qu'il fallait, ce qui était nécessaire"
Quant à la question de la méthode, qualifiée de "brutale" par les oppositions, Olivier Dussopt affirme que "nous avons fait ce qu'il fallait, ce qui est nécessaire. On peut toujours faire mieux. Mais nous avons respecté un engagement politique pris par le président de la République, après des mois de concertation qui ont permis de bâtir des convergences, mais qui ont aussi permis de constater, malheureusement, le maintien d'un désaccord important sur la question de l'âge", ajoute le ministre du Travail, qui espère aussi "que le dialogue avec les partenaires sociaux reprenne".
Si Emmanuel Macron avait proposé aux syndicats de les recevoir à l'issue de la décision du Conseil constitutionnel, l'intersyndicale a refusé, annonçant qu'elle n'accepterait pas de réunion avec l'exécutif avant le 1er mai. Une grande journée de mobilisation est d'ores et déjà attendue pour la fête du Travail.