Après l'échec de la tentative d'abroger la retraite à 64 ans, l'alliance de gauche Nupes a annoncé jeudi le dépôt d'une motion de censure contre le gouvernement, en vue d'un vote en début de semaine prochaine à l'Assemblée nationale. "Face au coup de force anti-démocratique (...) l'ensemble des groupes de la Nupes porteront une motion de censure qui devrait être examinée en début de semaine prochaine", a déclaré devant la presse la patronne des députés LFI Mathilde Panot, entourée de ses partenaires.
Une motion de censure qui a de faibles chances de fonctionner
Le groupe indépendant Liot, qui portait la proposition de loi d'abrogation retirée jeudi face à l'impossibilité de voter sur sa mesure phare, n'a pas encore décidé s'il s'associait à l'initiative. "Les discussions sont toujours en cours" avec ce groupe, dont une motion de censure avait été rejetée de justesse en mars, a précisé Mathilde Panot. La nouvelle motion a de faibles chances de faire tomber le gouvernement.
Les groupes de la Nupes ont fait jeudi un "serment de ne jamais lâcher le combat contre la retraite à 64 ans et de continuer sur notre objectif commun du droit à la retraite à 60 ans", a ajouté la cheffe de file du groupe LFI. "Nous ne concevons pas qu'il y ait un point final au processus démocratique comme l'a décrété la Première ministre", a renchéri le patron des députés socialistes Boris Vallaud.
"Le gouvernement et Emmanuel Macron ont utilisé la Constitution contre les Français"
Il a promis de continuer "chaque fois que c'est possible, par tous les moyens qui sont les nôtres (...) à nous battre contre cette réforme inique", estimant que "dans les semaines et les mois qui viennent, il y aura bien des occasions de défendre les Françaises et les Français".
Pour la cheffe de file des députés écologistes, Cyrielle Chatelain, "le gouvernement et Emmanuel Macron ont utilisé la Constitution contre les Français". Le député communiste Pierre Dharréville a qualifié la séance de jeudi à l'Assemblée de "jour de vertige pour la République". "La majorité présidentielle, qui n'est pas majoritaire dans cet hémicycle, a décidé d'empêcher l'Assemblée nationale de se prononcer, et depuis le début c'est son objectif", a-t-il lancé. Un "déséquilibre institutionnel est en train de s'installer, profondément inquiétant pour la démocratie".