La réforme des retraites, qui sera "présentée autour du 15 décembre", aura pour objectif "d'assurer l'équilibre" financier du système mais aussi de "l'améliorer" avec de "nouveaux droits", a affirmé vendredi le ministre du Travail, Olivier Dussopt. Le gouvernement serre les rangs. Réunis à Matignon autour d'Elisabeth Borne pour "faire un point sur la réforme des retraites", les ministres ont écouté leur collègue Dussopt en rappeler les tenants et aboutissants.
"Cette réforme a un double objectif", a-t-il résumé lors d'un point presse, le premier étant "d'assurer l'équilibre" d'un système "structurellement déficitaire", qui devrait replonger dans le rouge l'an prochain et afficher jusqu'à 15 milliards d'euros de pertes en 2030 si rien n'est fait pour y remédier.
Des options limitées pour l'exécutif
Une dégradation qui intègre l'hypothèse d'un taux de chômage réduit "durablement" à 4,5%, preuve que "le seul plein emploi ne suffit malheureusement pas à équilibrer" les comptes, a souligné le ministre du Travail. L'autre objectif affiché est "d'améliorer le système", a-t-il ajouté, évoquant notamment "le niveau des petites pensions", la "prévention de l'usure professionnelle" et la prise en compte des "carrières longues". Ce qui suppose de "financer de nouveaux droits" pour "les salariés et les futurs retraités".
Mais les options sont limitées pour l'exécutif, qui veut "protéger les pensions des retraités" actuels, et ne souhaite "pas augmenter les cotisations" ni la dette, a-t-il rappelé. La piste avancée par Emmanuel Macron d'un "relèvement progressif de l'âge de départ", à 64 voire 65 ans contre 62 actuellement, reste privilégiée mais "nous sommes prêts à regarder d'autres scénarios", a indiqué Olivier Dussopt, assurant que "la reforme n'est pas ficelée, elle n'est pas arrêtée".
Elle sera toutefois "présentée autour du 15 décembre", en vue "d'un examen pendant l'hiver et une mise en œuvre dès le début de l'été 2023 pour les première mesures". Entre temps, tous les syndicats se retrouveront lundi au siège de la FSU pour se concerter sur leur riposte et une éventuelle date de mobilisation contre ce projet auquel ils sont unanimement opposés.