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Retraites : "La seule solution c'est une mesure d'âge", affirme Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef

Mathilde Durand - Mis à jour le . 3 min

A quelques jours de la conférence de financement prévue pour assurer le financement de la réforme des retraites, le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux annonce ses attentes au micro d'Europe 1. Il souhaite "que tous les chiffres soient sur la table" mais rappelle aussi sa ligne rouge : ne pas toucher au coût du travail. 

La semaine est décisive pour le gouvernement. Mercredi, une nouvelle mobilisation est prévue contre la réforme des retraites et jeudi aura lieu la conférence de financement . Une réunion, à laquelle tous les syndicats sont conviés, et qui s'annonce délicate. Pour Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, au micro de Sonia Mabrouk, "la seule solution, c'est une mesure d'âge."

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"Deux ans de concertation pour pas grand chose"

Le conseil d'Etat a rendu un avis sévère sur la réforme des retraites envisagée par le gouvernement. "Ce que dit le conseil d'Etat, c'est ce que j'avais déjà dit", souligne le président du Medef. "Deux ans de concertations pour pas grand chose". Il pointe du doigt des lacunes dans le financement. "Nous n'avons pas tous les scénari de financement", déplore-t-il. "On sait qu'entre 2022 et 2027, il y aura un déficit de 12 milliards d'euros, mais après ? On n'a pas tous les chiffres. Et tout n'est pas compté : les revalorisations financières sur un certains nombres de profession des fonctionnaires, pour avoir un le bon niveau de pension. Cela coûte de l'argent."

"Le régime des fonctionnaires fonctionne avec les subventions de l'Etat, c'est à dire que nos impôts payent l'écart entre les prestations versées pour les fonctionnaires retraités et les cotisations que versent l'Etat. Comment cela se passera quand tout le monde paiera 28% de cotisations à partir de 2037 ? Voici un exemple type où nous avons besoin d'explications."

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Un double niveau d'exigence pour la conférence de financement

Geoffroy Roux de Bézieux ira jeudi à la conférence de financement avec un double niveau d'exigence. "Avoir tous les chiffres sur la table et que les engagements de la lettre du Premier ministre soient respectés : trouver une solution de financement sans toucher au Code du travail." La ligne rouge du Medef : "on a baissé un peu depuis 2015 le coût du travail, grâce au CICE, et on a créé un million d'emplois. Si jamais, on augmente le coût du travail, la courbe du chômage s'inverserait dans le mauvais sens." 

Pour financer la réforme des retraites, certains syndicats appellent le gouvernement à puiser dans "la cagnotte", une réserve supposée de 32 milliards d'euros. "Ce serait une erreur", réagit le président du Medef. "On peut imaginer se servir des intérêts de cette cagnotte, mais elle a été constitué pour parer aux aléas. Si on n'est pas fourmi quand cela va bien, le problème se posera quand il y aura une crise."

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La mesure d'âge comme seule solution

"La seule solution, c'est la mesure d'âge", tranche Geoffroy Roux de Bézieux."Peut-être pas celle qui était envisagée, on peut améliorer l'âge pivot. Il peut y avoir des mesures d'âge plus juste." Il se dit favorable à un travail sur la pénibilité, sous conditions. "Cela veut dire que si des gens partent plus tôt, alors d'autres travailleront plus tard."

Il réagit à un des arguments du gouvernement : la reconversion professionnelle pour les métiers pénibles. "C'est une piste envisageable. La génération qui entre sur le marché du travail va surement se reconvertir deux ou trois fois dans sa vie professionnelle. Rien n'est facile mais avec les points compte pénibilité vous avez le droit de financer une formation pour changer de métier. Encore faut-il avoir envie de changer de métier et trouver une vocation pour sa seconde partie de carrière, je ne dis pas que c'est facile, je dis que cela fait parti des pistes pour des gens usés."

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Quant aux augmentations de salaires suggérés par le gouvernement, le président du Medef y oppose une fin de non recevoir. "L'effort a été fait dans le privé : plus de 2% d’augmentation des salaires des cadres et non-cadres. Quand vous comparez depuis 5 ans augmentation dans le public et augmentation dans le privé : quel est l'employeur qui a le plus augmenté les salaires ?", affirme Geoffroy Roux de Bézieux. "Que chacun balaye devant sa porte. Les entrepreneurs privés ont fait leur boulot. Si on continue à baisser le coût du travail, si on augmente nos marges, nous renverrons l'ascenseur comme nous l'avons déjà fait mais nous n'avons pas de leçons à recevoir dans ce domaine."

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