Edouard Philippe, Agnès Buzyn et Jean-Paul Delevoye ont achevé vendredi soir leur consultation des partenaires sociaux sur la réforme des retraites. À ses interlocuteurs, le Premier ministre n'a donné aucune indication sur la méthode et le calendrier que le gouvernement va appliquer dans la deuxième séquence qui s'ouvre désormais, après la remise du rapport de Jean-Paul Delevoye cet été. Les annonces, notamment sur le calendrier, seront faites au milieu de la semaine prochaine. Mais pour mettre en œuvre cette réforme ultra-sensible, l'exécutif semble déterminé à se donner du temps.
S’il existe de gros désaccords entre eux sur le fond de la réforme, tous les partenaires sociaux se retrouvent sur ce point : la présentation d'un projet de loi n’aura pas lieu d’ici la fin de l'année. C'était pourtant le calendrier envisagé il n'y a pas si longtemps encore par le gouvernement. "J’ai senti que le calendrier était desserré, que l’on voulait se donner le temps de discuter. On est sur une réforme qui ne rentrera pas en application avant 2025. Est-ce perdre du temps de se donner un ou deux mois de plus ?", a relevé le président de la CFTC Philippe Louis à la sortie de sa rencontre avec Edouard Philippe.
Pas avant l'été 2020
Un ou deux mois de plus ? François Asselin, président de la CPME, pense même que ce délai est un peu réducteur vu l'ampleur de la tâche, et surtout avec l'arrivée des municipales. "Des reformes systémiques comme celles-ci ne font pas toujours bon ménage avec le calendrier électoral", pointe-t-il auprès d’Europe 1. "Si l’été prochain nous arrivons à un projet de loi déposé à l’Assemblée nationale et au Sénat, ce sera déjà une belle performance."
Le président de la CFE-CGC François Homméril fait la même analyse, mais d'une façon plus imagée. "Noël sera passé depuis longtemps quand on aura un projet sur la table. Je pense que quand on se reverra pour en parler, il fera de nouveau aussi doux", prédit-il. Pour information, vendredi, à la sortie des consultations, le mercure affichait... 23 degrés !