La nouvelle concertation sur les retraites annoncée jeudi par le gouvernement a été favorablement accueillie par les syndicats, unanimement opposés à un "passage en force" cet automne mais qui attendent désormais que l'exécutif fasse preuve de "loyauté". Après deux semaines de flottement au sein de sa majorité, la Première ministre Elisabeth Borne a indiqué qu'une concertation sur la réforme des retraites débutera "dès la semaine prochaine" avec les partenaires sociaux, en vue d'un projet de loi qui devra être adopté "avant la fin de l'hiver".
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La CFDT s'engagera dans les discussions
Un calendrier resserré, mais tout de même moins que l'hypothèse d'un amendement au budget de la Sécu, qui avait provoqué une levée de boucliers des syndicats. Premier d'entre eux, "la CFDT prend acte d'une inflexion qu'elle réclamait" et fait savoir qu'elle "s'engagera dans les discussions", selon un communiqué. Mais l'organisation exige aussi "loyauté et transparence" sur "les objectifs de la réforme" et rappelle "son refus d'un report de l'âge légal de départ à 65 ans", évoqué par Emmanuel Macron durant la dernière campagne présidentielle.
La CGT, elle, n'a pas encore décidé si elle participera à cette concertation sous l'égide du ministre du Travail, Olivier Dussopt. Mais "nous voulons parler de nouvelles recettes pour financer une retraite à 60 ans et des améliorations du niveau des pensions", dit sa négociatrice Catherine Perret. Même prudence chez son homologue de Force ouvrière, Michel Beaugas, prêt à "discuter emploi des séniors, pénibilité, carrières longues", mais sans "que le corollaire soit un recul de l'âge de départ", et pas avant l'intersyndicale prévue lundi "pour voir si nous pouvons avoir une position commune".
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L'Unsa "prête à un débat loyal"
L'Unsa, qui accueillera cette réunion, s'est pour sa part dite "prête à un débat loyal" sur les retraites, saluant dans un communiqué l'abandon d'un "passage en force" cet automne, tout en prévenant qu'en cas de hausse de l'âge légal ou de la durée de cotisation, "la confrontation serait inévitable". La CFTC aussi "ira aux négociations", affirme sa vice-présidente Pascale Coton, qui "aimerait avoir plus de temps" pour aborder tous les sujets, dont le niveau de pension des femmes. Le gouvernement "veut un texte avant Noël, mais c'est court", ajoute-t-elle.