Les couloirs de l'Assemblée nationale, Charles de Courson les connait par cœur. Il les arpente depuis 1993, année où il a été pour la première fois élu député de La Marne. Assez peu connu du grand public, le parlementaire centriste a fait parler de lui cette semaine, au moment où la Première ministre Élisabeth Borne déclenchait le 49.3 pour faire passer sans vote la réforme des retraites à l'Assemblée. "Un déni de démocratie", avait-il alors réagi sur France info, ajoutant que "c'est inadmissible d'utiliser le 49.3 et de mettre le feu au pays".
Opposé au texte sur la réforme des retraites et surtout au passage en force du gouvernement, Charles de Courson, qui fait partie du groupe parlementaire Liot (Libertés, indépendants, Outre-mer, territoires), est à l'origine de la motion de censure transpartisane contre le gouvernement, qui sera votée ce lundi à l'Assemblée nationale. Europe 1 dresse le portrait de ce député pas comme les autres.
Trente ans d'Assemblée nationale
Si Charles de Courson a rejoint l'Assemblée nationale il y a une trentaine d'année, et en est désormais le doyen en termes de longévité, ce n'est pas pour rien. L'élu est le descendant d'une famille de parlementaires, qui siège à l'Assemblée nationale depuis 1789. Alors que l'un de ses ancêtres a voté la mort du roi Louis XVI en 1793, son père a été résistant, et son grand-père s'est opposé au fait d'accorder les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
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Haut fonctionnaire, Charles de Courson est diplômé de l'École supérieure des sciences économiques et commerciales et de l'ENA. En 1983, il entre à la Cour des Comptes, avant de rejoindre le cabinet du ministre de l'Industrie Alain Madelin en 1986. Il rejoint donc ensuite l'Assemblée nationale en 1993, et ne l'a jamais quittée jusqu'à aujourd'hui. Spécialiste des finances publiques, le député centriste de la Marne est même surnommé "le moine soldat" par ses collègues du Palais Bourbon.
Opposé à la Macronie et à la réforme des retraites
En 2013, il se fait connaître en devenant le président de la commission d'enquête dans le cadre de l'affaire Cahuzac, puis, en 2016, est l'un des rares élus de droite à s'opposer à la déchéance de nationalité après les attentats du Bataclan. Opposé à la Macronie, Charles de Courson a participé à la création du groupe Liot lors des dernières élections législatives. S'il s'était présenté pour devenir président de la commission des finances l'été dernier, l'élu a finalement renoncé, au profit du candidat de la France Insoumise Éric Coquerel.
Habituellement discret, Charles de Courson s'est frontalement opposé ces dernières semaines à la réforme des retraites. Jusqu'au dépôt de cette motion de censure, que les députés de la Nupes et du Rassemblement national comptent voter, et qui pourrait faire tomber Élisabeth Borne et son gouvernement.