Deux motions de censure rejetées, et une réforme des retraites adoptée. Ce lundi, les députés de l'Assemblée nationale a rejeté les motions de censure déposées par le groupe centriste Liot et par le Rassemblement national. Un rejet de peu, car il manquait à la motion de censure transpartisane de Liot, seulement neuf voix, pour être adoptée. Mais pour Marine Le Pen, le processus "n'est pas terminé".
"Nous saisissons nous ce mardi matin le Conseil constitutionnel, car il y a à notre avis, de graves violations de la Constitution dans le véhicule législatif, qui a été utilisé par le gouvernement", précise la députée du Pas-de-Calais au micro d'Europe 1.
Une responsabilité partagée ?
Car, pour l'ancienne candidate à l'élection présidentielle, "le processus parlementaire s'est terminé dans des conditions qui sont vraiment extrêmement critiquables puisque je rappelle que sur une réforme aussi importante que celle-là, l'Assemblée nationale n'a pas pu voter sur ce texte."
Mais, cette absence de vote "est un peu de la double responsabilité du gouvernement, mais aussi de La France insoumise. "Parce que le gouvernement a utilisé un véhicule législatif qui contraignait considérablement le temps du débat. Mais la France insoumise, par l'obstruction qu'elle a mise en œuvre, a tout fait pour nous (députés ndlr) interdire d'arriver, ne serait-ce qu'à l'article sept qui était l'article fondamental de cette réforme, parce que c'est celui qui a repoussé de deux ans l'âge de départ", poursuit-elle.
"Il n'y a que des perdants"
Il faut dire qu'après deux semaines de débat au Palais Bourbon, les députés n'ont pu que voter deux articles sur la dizaine que comptait le projet de loi du gouvernement. La faute à la vingtaine de milliers d'amendements déposée essentiellement par La France insoumise, mais aussi par les autres membres de la Nupes.
Mais pour Marine Le Pen, "il n'y a que des perdants dans cette séquence politique" qu'aura été l'examen de la réforme des retraites. "La première perdante, c'est la démocratie. Ensuite, c'est l'image de la France dans le monde. Enfin, c'est encore une fois le gouvernement qui est obligé de forcer la main avec un article qui n'est pas fait, quoiqu'on en dise, pour cela, qui n'a pas été pensé pour rompre les règles du jeu démocratique", conclut la présidente du Rassemblement national au Palais Bourbon.