Les réunions non-mixtes organisées par l'Unef continue de diviser la classe politique. Alors que plusieurs députés de droite et d’extrême-droite ont appelé à la dissolution du syndicat étudiant, la maire de Paris Anne Hidalgo a de son côté jugé ses pratiques "dangereuses". "C'est très dangereux. Mes convictions sont des convictions républicaines. Il faut qu'on arrive à mieux faire partager en quoi les valeurs républicaines et la laïcité sont un trésor qui nous permet de vivre ensemble, quelles que soient nos convictions, intimes, religieuses ou politiques. Il faut que l'on revienne sur ce que ces valeurs de la République nous permettent vraiment de vivre ensemble de façon pacifiée", a développé Anne Hidalgo, dimanche, dans l’émission le Grand Rendez-vous, sur Europe 1.
"Pas dans l'incantation"
"Par exemple, lorsque je dis que je suis républicaine et attaché aux valeurs républicaines, ça ne veut pas dire que je considère qu'il n'y a rien à changer. Il ne faut pas être simplement dans l'incantation des valeurs républicaines", a ensuite ajouté la maire de Paris.
La présidente de l'Unef Mélanie Luce avait affirmé mercredi sur Europe 1 que, comme pour les femmes victimes de discriminations, le syndicat "organise des réunions pour permettre aux personnes touchées par le racisme de pouvoir exprimer ce qu'elles subissent". Mais "aucune décision n'est prise en non-mixité", avait-elle précisé.
Nombreuses réactions politiques
Les réactions politiques s'étaient ensuite enchainées. Christophe Castaner, député LREM et ancien ministre de l'Intérieur, avait dénoncé une "forme de séparatisme", qu'il faut "condamner". "Si les faits relèvent du pénal cela doit faire l'objet de poursuites pénales", avait-il ajouté.
A gauche, Adrien Quatennens, numéro deux de LFI, avait dit ne pas être d'accord "de manière générale" pour que les réunions syndicales soient "réservées à tel ou tel". Mais "quand vous avez des personnes de couleur qui subissent des discriminations, parfois ces personnes ont envie de se retrouver entre elles pour pouvoir en discuter et il ne s'agit pas de faire du tri entre les personnes". Il a donc considéré que cette polémique était "une diversion", et a appelé à "faire attention aussi au climat qui est instillé". Début mars, l'Unef avait déjà été vivement critiquée après des accusations d'islamophobie contre deux professeurs de Sciences Po Grenoble.