La candidate PS pour les régionales en Île-de-France, Audrey Pulvar, a fait bondir la droite dimanche en estimant qu'une personne blanche qui assisterait à une réunion non-mixte pourrait rester "spectateur silencieux".
Interrogée samedi par BFMTV sur la polémique autour du syndicat étudiant Unef, l'adjointe à la mairie de Paris a déclaré : "Que des personnes discriminées pour les mêmes raisons et de la même façon sentent la nécessité de se réunir entre elles pour en discuter, ça ne me choque pas profondément." Et "s'il se trouve que vient à cet atelier une femme blanche, un homme blanc, il n'est pas question de la ou le jeter. En revanche, on peut lui demander de se taire, d'être spectateur ou spectatrice silencieux."
Ces déclarations interviennent après une semaine d'intenses polémiques autour de l'Unef dont la présidente, Mélanie Luce, avait défendu l'organisation de réunions "non-mixtes" pour "permettre aux personnes touchées par le racisme de pouvoir exprimer ce qu'elles subissent". Invité dimanche du Grand rendez-vous Europe 1/Les Echos/CNews, le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand a estimé que le syndicat "ne devrait plus avoir de financements publics", et a d'ailleurs fustigé la déclaration d'Audrey Pulvar.
"Il n'y a pas de racisme 'acceptable'", réagit Valérie Pécresse
Les propos d'Audrey Pulvar, une proche d'Anne Hidalgo, ont provoqué des commentaires indignés à droite, à l'extrême droite et jusque dans la majorité présidentielle. "Dans ma région, aucun habitant ne doit être discriminé pour la couleur de sa peau. Il n'y a pas de racisme 'acceptable'", a réagi sur Twitter l'actuelle présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse (ex-LR, Libres!).
Je crois à l’indivisibilité de la République & à l’unité de la nation. Dans ma région, aucun habitant ne doit être discriminé pour la couleur de sa peau. Il n'y a pas de racisme "acceptable"! Je serai toujours un rempart face à ceux qui tentent de fracturer notre pays.
— Valérie Pécresse (@vpecresse) March 27, 2021
La tête de liste LREM en Île-de-France, Laurent Saint-Martin, a dénoncé une "forme d'essentialisme" qui "est à la base de la construction de la pensée raciste". "Après avoir été élue grâce à des élus Verts qu'elle qualifie d'anti-républicains, que dit Anne Hidalgo de son adjointe ségrégationniste ?", a demandé Rachida Dati (LR).
Le soutien de Jean-Luc Mélenchon
La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, a, elle, estimé que "le parquet doit engager des poursuites pour provocation à la discrimination raciale contre Mme Pulvar". "C'est cette gauche qui patauge dans l'islamo-gauchisme et la haine des blancs qui aspire à présider la première région de France ?", s'est interrogé son lieutenant, Jordan Bardella, lui-même candidat pour les régionales en Île-de-France.
Audrey Pulvar, ancienne journaliste de 49 ans, a en revanche reçu le soutien à gauche de Jean-Luc Mélenchon. "Audrey Pulvar n'est pas raciste ! Elle a juste compris ce qu'est un groupe de parole", a estimé le chef de file de la France insoumise sur Twitter.