Si Michel Barnier a cédé face à Marine Le Pen sur la baisse de l’électricité, le Rassemblement national en demande plus. Un bras de fer sur fond de censure prochaine du gouvernement, mais qui ne fait pas le jeu de la gauche.
"Il aura fallu que le RN menace le Premier ministre pour que celui-ci obtempère, c’est aussi triste que dangereux", a déploré jeudi le député Sacha Houlié, sur les réseaux sociaux. Dans les rangs du Nouveau Front populaire, les élus rappellent que les "prétendus gages" cédés par Michel Barnier au Rassemblement national sont des mesures historiquement portées par la gauche.
La gauche, une voix qui crie dans le désert ?
"La taxe est tombée, c'est une bonne chose. Monsieur Barnier a décidé de faire semblant que c’était lié au RN parce qu'il choisit ses interlocuteurs, et qu’il préfère discuter avec Madame Le Pen sur tous les sujets. Moi, je pense que c’est à l’Assemblée nationale de voter, et de délibérer sur les prix de vente de l’énergie", souligne le député insoumis Hadrien Clouet.
Certains vont jusqu’à y voir une alliance qui ne dit pas son nom entre le Premier ministre et le parti à la flamme, à l’image d’Arthur Delaporte, député socialiste du Calvados. "Cette tentative désespérée de faire un cadeau, même symbolique, au Rassemblement national alors que c’est la gauche qui le demande, c’est bien la preuve que ce sont eux les véritables soutiens de la majorité", estime-t-il.
Pour les élus de gauche, cette mesure donne surtout une nouvelle raison de réclamer une censure d’un gouvernement qui pactiserait avec l’extrême-droite. Reste que cette censure ne peut être votée, sans les voix d’un certain Rassemblement national.