L'ancien président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand appelle la majorité macroniste et "toutes les forces politiques qui se définissent comme républicaines" à des "concessions réciproques", au risque d'un "suicide démocratique", dimanche dans Le Figaro. Ce très proche d'Emmanuel Macron estime qu'"un moment d'unité nationale doit être recherché sur quelques objectifs, chacun gardant son identité et remisant à quelques années ses ambitions futures".
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Appel du pied aux Républicains
Un an après sa réélection, Emmanuel Macron, qui ne dispose que d'une majorité relative à l'Assemblée et doit trouver pour chaque texte des alliés de circonstance, pourrait-il nouer un accord avec Les Républicains, comme certains dans son camp lui suggèrent ? "Toutes les forces politiques qui se définissent comme républicaines sont des partenaires du président de la République. Nous avons besoin de ressaisissement collectif et de débats apaisés", répond Richard Ferrand, lui-même issu du Parti socialiste.
"Ceux qui parient sur leur seule capacité à nuire à l'action du président et du gouvernement se sabordent. Cela vaut pour Les Républicains comme pour les réformistes de tous horizons", prévient-il également, égratignant "ceux qui imaginent préparer la suite sans agir, au présent, au service du pays". "Les concessions réciproques sont le prix de la survie des partis démocrates. Hors ce choix stratégique, c'est le suicide démocratique", avertit-il encore.
Olivier Marleix ironise l'appel de Richard Ferrand
Interrogé dimanche sur France 3, le patron des députés LR Olivier Marleix a ironisé sur l'appel de Richard Ferrand, estimant que "cela fait six ans que le président piétine l'unité nationale". "Le président de la République pour être sûr d'être réélu, a poussé les Français vers les extrêmes (...) Et maintenant il dit : 'face à ce chaos que j'ai créé, venez à mon secours'", a grincé Olivier Marleix. La politique "ce n'est pas une affaire de tambouille". "Nous voulons rester une alternative", a insisté le député d'Eure-et-Loir.
Battu dans sa circonscription du Finistère aux législatives de 2022, M. Ferrand ne s'est plus exprimé publiquement depuis, mais reste actif en coulisses, dans un rôle de conseil officieux du président et du gouvernement. Le nom de ce marcheur de la première heure est cependant revenu dans la presse récemment alors que bruissent les rumeurs de remaniement, en remplacement d'Elisabeth Borne à Matignon. "Je suis plutôt un vétéran qu'un aspirant", observe-t-il dans une pirouette. Ajoutant : "s'agissant des rumeurs, tout ce qui flatte l'ego doit être considéré avec circonspection et reconnaissance".