Le Rassemblement national va-t-il retrouver les deux millions d'euros de dotation retenus depuis juillet, dans le cadre de l'affaire des assistants parlementaires européens ? Depuis lors, Marine Le Pen agite la menace d'une disparition du parti dont elle est la présidente, au risque d'aller un peu trop loin.
Une tentative de "ruine" du RN ? "Les juges d'instruction nous appliquent la peine de mort 'à titre conservatoire'. La volonté d’assassiner le 1er parti d’opposition est un coup de force inédit contre la démocratie !", avait tweeté Marine Le Pen dès l'annonce de cette retenue de dotation publique. Depuis, la présidente du RN n'a cessé de dénoncer une volonté de museler son parti ou d'agiter la menace du dépôt de bilan. Dans Le Grand Rendez-vous d'Europe 1 dimanche, elle évoquait la tentative de "ruiner" son parti.
"Vous connaissez beaucoup d'entreprises, de médias, qui ne seraient pas en difficultés si du jour au lendemain on les privait de 50% de leurs ressources de fonctionnement ? On ne peut pas user de ce type de moyens pour tenter de ruiner le premier parti d'opposition", avait-elle déclaré.
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Une dénonciation pour cacher une potentielle déroute financière ? "On va survivre", relativise-t-on pourtant dans l'entourage de la présidente du RN où l'on évoque un problème de trésorerie temporaire. Le parti touchera en effet une nouvelle dotation publique au mois de novembre. "Marine Le Pen exagère, un parti ne peut pas mourir mais il peut faire des économies", analyse un spécialiste du financement politique pour Europe 1. Plus qu'une déroute financière, Marine Le Pen semble craindre une première défaite judiciaire dans un dossier où elle, et plusieurs de ses proches, sont mis en examen notamment pour abus de confiance.
Un préjudice de sept millions d'euros pour le Parlement européen. Dans l'affaire des soupçons d'emplois fictifs, les juges d'instruction enquêtent sur un possible "système" organisé par le parti et Marine Le Pen pour faire rémunérer des permanents avec les fonds européens réservés à l'embauche d'assistants parlementaires. Une quarantaine d'assistants européens sont concernés et le préjudice total estimé par le Parlement européen est de sept millions d'euros sur la période 2009 à 2017.
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Une nouvelle convocation. Marine Le Pen a annoncé début septembre qu'elle avait reçu une nouvelle convocation à se rendre devant les juges du pôle financier sans préciser si elle comptait s'y rendre. Le 30 juin 2017, elle avait refusé de répondre aux questions, se contentant d'une déclaration alors qu'elle était mise en examen.