"Il y en a marre du débat de l'euro" : Robert Ménard, maire de Béziers élu avec le soutien du Front national, a défendu mercredi sur Europe 1 une ligne plus libérale que celle prônée pendant la campagne présidentielle par le parti de Marine Le Pen.
"Je pense même que l'euro nous protège. En plus d'être anxiogène, la sortie de l'euro est une bêtise en barre", a martelé Robert Ménard. Le maire de Béziers est revenu sur sa lettre ouverte publiée le 22 août dans Le Figaro, dans laquelle il fustige les choix politiques du FN qui, selon lui, ont fait perdre le parti aux élections régionales et présidentielle.
"Un mélange de gauchisme et des réflexes anti-européens". "Je suis sévère avec Marine Le Pen mais surtout avec la ligne politique qu'elle incarne : tant que le FN aura une ligne avec un mélange de gauchisme sur les questions sociales et des réflexes anti-européens, on aura aucune chance de gagner" une élection, explique l'élu local, qui en conclut : "On a pris une raclée, il faut se demander pourquoi on l'a prise". Et Robert Ménard d'illustrer de nouveau : "Je n'ai jamais vu quelqu'un à Béziers me dire : 'oui, il faut sortir de l'euro'. Personne. On me parle plutôt de l'insécurité, de la propreté des rues... Des questions qui touchent les gens." L'élu local conseille ainsi au FN de "parler du réel".
"Plus proche de Wauquiez". Robert Ménard va même jusqu'à dire qu'il se sent plus proche de Laurent Wauquiez, qui devrait se présenter à la présidence des Républicains en fin de semaine : "Je me sens plus proche de Wauquiez que de certains membres du FN. Mais en même temps, je me sens plus proche d'une bonne partie du FN que d'une partie des Républicains comme Valérie Pécresse", veut-il nuancer. Quoiqu'il en est, Robert Ménard est formel : "Sur 90% des questions, les électorats de droite et d'extrême droite sont les mêmes".