Son nom est sur une "liste noire" établie par le Kremlin en riposte aux sanctions de l'Union européenne. Daniel Cohn-Bendit et 88 autres Européens, dont Bernard-Henri Lévy, sont interdits d'entrée sur le territoire russe. Une mesure à laquelle l'ancien eurodéputé écologiste a réagi dans sa chronique, lundi sur Europe 1.
"C'est un honneur". "C'est moche parce que j'ai des tas de copains, des dissidents, qui sont à Moscou ou à Saint-Pétersbourg, qui travaillent dur. Ne pas pouvoir les revoir, ça me fait quelque chose", a d'abord déploré Daniel Cohn-Bendit. Mais "je n'avais pas envie de passer mes vacances en Russie et j'avoue que le système politique poutinesque n'est vraiment pas la chose que j'admire le plus", a-t-il ensuite euphémisé. "Pour moi, ce n'est pas grave et c'est même un honneur. Merci Poutine, tu reconnais que je suis un anti-totalitaire patenté. C'est déjà pas mal", a lancé Daniel Cohn-Bendit.
Toutefois, Daniel Cohn-Bendit s'inquiète de l'établissement d'une telle liste par le Kremlin. "C'est inquiétant dans le sens où cela veut dire que Poutine s'imagine une société où la liberté d'expression n'est pas au rendez-vous", a-t-il dénoncé. "Que moi, Dany Cohn-Bendit, je ne puisse pas entrer en Russie, ce n'est pas grave. Mais que les Russes qui veulent s'opposer ou simplement parler n'aient pas le droit de dire ce qu'ils veulent, c'est cela qui est grave et inquiétant", a-t-il poursuivi, pointant "un régime fermé sur lui-même".
"Pour la Coupe du monde, tous en Russie !" Pour pouvoir braver l'interdiction, Daniel Cohn-Bendit a tout de même imaginé un plan : se faire accréditer pour la prochaine Coupe du monde de football, qui se tiendra en Russie en 2018. "Comme ça, si je suis interdit de séjour, c'est le copain de Poutine, Blatter, qui devra me défendre, parce qu'il est écrit noir sur blanc que la Russie doit accepter tous les journalistes pour une coupe du monde", a-t-il ironisé, alors que le président de la Fifa, Sepp Blatter, a dû répondre à des soupçons de corruption qui ont plongé l'instance dans la tourmente. Pour Daniel Cohn-Bendit, le mot d'ordre est désormais : "pour la Coupe du monde, tous en Russie !"