C'est un sujet qui divise de plus en plus profondément la société. Environ 6.000 personnes étaient venues ce samedi selon la préfecture, 30.000 selon les organisateurs, aux alentours du village de Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres pour dénoncer le projet de mégabassine dans le territoire. Cette retenue d'eau, qui vient pomper le surplus du précieux liquide lorsque les nappes sont pleines, doit permettre de résoudre en partie les problèmes d'irrigation dans la zone durant l'été. Un non-sens pour de nombreux militants écologistes et d'extrême-gauche, qui se sont déjà réunis cinq fois contre le projet. Alors ce samedi, des centaines de personnes vêtues en noire, équipées de casques et de masques, ont décidé d'en découdre avec les forces de l'ordre.
Après ces affrontements violents, le bilan du parquet de Niort s'élève à sept manifestants hospitalisés et 47 gendarmes blessés. Du côté des organisateurs du mouvement, on dénombre au moins 200 manifestants blessés.
Un projet "utile"
Pourtant, au micro d'Europe 1, Marc Fesneau l'assure : ce projet est utile pour "réduire la pression de l'irrigation. On passe ainsi pendant l'été de 21 millions de m3 prélevés, à 6 millions de m3", explique-t-il au micro d'Europe 1.
"Les études scientifiques disent que c'est bon, le cadre juridique posé", poursuit le ministre de l'Agriculture. Pourtant, dans le camp des militants, il n'est pas question de stocker de l'eau pour l'agriculture décrite comme intensive. Alors, "nous ferons face à ces mouvements parce que ces mouvements sont antidémocratiques (...) et qu'ils ne sont pas écologiques", souligne-t-il.
"Des dérapages"
Mais face à la violence des affrontements et les accusations de violences policières, le ministre de l'Agriculture attaque : "Si quelqu'un trouve que ce qu'il s'est passé samedi, c'est du registre de violence qui aurait été exercée à mauvais escient" par les forces de l'ordre, qu'il se signale, s'agace-t-il. "Regardez les images, vous avez des gens qui étaient venus en tenue de combat, avec des boucliers, avec des techniques qui sont celles de la guérilla. Il ne faut pas nous raconter que ces gens-là étaient pacifiques", poursuit-il.
Mais si les "violences policières n'existent pas, (...) car cela signifie qu'il y a au fond, un système organisé, qui ferait qu'on donnerait des ordres à la police pour exercer la violence (...), il peut y avoir des personnes qui produisent ce qu'on appelle du dérapage", conclut Marc Fesneau, appelant désormais, à laisser la justice travailler.