Elle s'est mis à dos une partie des professionnels de la petite enfance. Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes a annoncé la mise en place d'une certification pour les mères non diplômées, éventuellement sous la forme d'un CAP petite enfance, ce dont se sont émus les professionnel du secteur, craignant une dévalorisation de leur profession. Invitée lundi d'Europe 1, Marlène Schiappa a voulu éteindre la polémique, estimant que sa proposition avait été caricaturée : "Je n'ai jamais proposé de distribuer des CAP petite enfance aux mères", martèle-t-elle.
Une proposition caricaturée. "Je déplore que l'on transforme une mesure qui n'est pas aboutie, qui est assez complexe, en un sujet-verbe-complément de 140 signes pour qu'il rentre dans un tweet", ajoute la secrétaire d'Etat. "Lors d'une audition au Parlement et au Sénat j'ai expliqué, après une heure et demi de description de l'ensemble de nos mesures pour l'égalité entre les femmes et les hommes, que nous lancions une réflexion qui visait à trouver des parcours diplômants pour ces mères et ces pères qui sont sortis du parcours scolaire sans baccalauréat ou brevet des collèges", explique-t-elle.
"Je cherche l'efficacité". "Il ne s'agit pas de distribuer des CAP petite enfance aux mères de famille. Il s'agit d'un dispositif déjà existant, la VAE - validation des acquis d'expérience -, qui existe déjà pour les métiers de la petite enfance […]. Le dispositif sur lequel nous travaillons vise à mélanger une formation pour les jeune parents – à 97 % ce sont des femmes mais les 3% d'hommes sont les bienvenus – [pour les] accompagner vers la réinsertion professionnelles", détaille Marlène Schiappa. "Il y a près de 6.000 jeunes mères mineures en France, qui n'ont pas de diplôme, qui sont sorties du parcours scolaire et se retrouvent à 20 ans sur le marché du travail sans diplôme, sans expérience et sans qualification professionnelle et qui, si nous ne faisons rien, vont errer d'une mission à l'autre dans la plus grande précarité. Je pense qu'il n'est pas acceptable de ne rien faire pour ces mères. Je ne cherche pas la symbolique mais l'efficacité", fait-elle valoir.
"Des parcours diplômants". À propos de la colère des professionnels, la secrétaire d'Etat veut, encore une fois, relativiser sur la mesure annoncée et celle en cours d'élaboration : "Ce qui est remis en cause par les professionnels de la petite enfance c'est : 'on va brader nos diplômes et on va les distribuer'. Je les comprends […] Ça n'est pas le cas. Il ne s'agit pas de distribution, il ne s'agit pas uniquement de femmes, il s'agit d'intégrer dans des parcours diplômants, dans des VAE, avec des formations, des examens, des dossiers très solides, et des jury de professionnels".