"C'est acté, et je le regrette parce qu'on ne privilégie pas la lutte contre le risque épidémique", déplore Jean-Pierre Blazy, maire (PS) de Gonesse (Val-d'Oise). Dans une allocution à Matignon, le Premier ministre Édouard Philippe a tranché, vendredi, la question du second tour des élections municipales. Celui-ci aura bel et bien lieu le 28 juin prochain, le Premier ministre précisant toutefois qu'il s'agissait d'une décision "réversible". Invité à réagir au micro d'Europe 1, Jean-Pierre Blazy estime qu'il s'agit tout de même là d'une "décision prématurée".
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"On risque une abstention toute aussi importante que le 15 mars"
L'édile s'était déjà exprimé contre la tenue du second tour en juin, estimant que cela ne serait "ni bon pour la démocratie, ni judicieux par rapport au risque de l'épidémie qui est toujours présente". À l'issue de l'allocution du chef du gouvernement, le maire de Gonesse a rappelé que les administrés et les maires sortaient tout juste d'une "période extrêmement éprouvante".
"Nos concitoyens n'ont pas à l'esprit comme priorité les élections", insiste-t-il. "On risque une abstention toute aussi importante que le 15 mars, et peut-être même plus importante".
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"La démocratie pouvait, de par la loi d'urgence, se poursuivre"
Si Jean-Pierre Blazy ne pense pas forcément qu’un second tour en juin puisse contribuer à réactiver le virus, il estime néanmoins qu’une pause plus longue entre les deux tours n’empêchait en rien le maintien de la vie démocratique. "Elle pouvait, de par la loi d'urgence (pour faire face à l'épidémie de Covid-19, NDLR), se poursuivre", insiste-t-il, ajoutant que les conseils municipaux ont pu se réunir et prendre des décisions.
"C’est une décision qui, de toute façon, peut être remise en question dans 15 jours si l’on constatait qu’il y avait une relance de l’épidémie", rappelle néanmoins le maire de Gonesse, en référence aux propos du Premier ministre. Édouard Philippe a en effet précisé que la décision d’organiser le second tour le 28 juin était "réversible" si les conditions sanitaires étaient amenées à se détériorer.