Le Premier ministre ne veut pas de polémique mais des interlocuteurs autour de la table. Présent lundi dans les Alpes de Haute-Provence, Manuel Valls a réagi au document révélé hier par le Journal du Dimanche. Un rapport de l'Inspection Générale de l'Administration pointe du doigt le manque de volonté politique dans la lutte contre l'insécurité routière.
Le rapport dénonce notamment un manque de coordination des différents acteurs concernés, et une faiblesse quant au travail d'équipe entre les ministères.
Contexte difficile. Le rapport, commandé en 2014 par Manuel Valls était resté secret jusque-là. Il est dévoilé au coeur d'un été marqué par deux accidents : les quatre jeunes décédés dans le Morbihan, et les trois membres d'une même famille morts sur une voie ferrée dans l'Orne. Sans oublier que le nombre de morts sur les routes a augmenté l'an dernier, pour la première fois depuis dix ans.
Au micro d'Europe 1, Manuel Valls a annoncé la tenue, à la fin de l'été, d'un comité interministériel — le dernier date de 2011 — pour un point sur la mise en oeuvre des mesures de lutte contre la mortalité routière. L'objectif pour 2020, rappelle-t-il, est de passer sous la barre des 2.000 tués sur la route. "Nous revenons de très loin", a dit Manuel Valls, en soulignant que la sécurité routière est une priorité depuis le quinquennat de Jacques Chirac.
"Pas de polémique". Manuel Valls a appelé le pays à se mobiliser et à "une prise de conscience de chacun". "Je demande à chacun, notamment à ceux qui connaissent bien ces questions-là, de ne pas polémiquer et de continuer à se mettre autour de la table", a déclaré le Premier ministre, ajoutant qu'il n'y a pas "une solution magique" pour ce problème.
Sur Europe 1 lundi matin, l'accidentologiste Claude Got a plaidé pour une réduction de la vitesse de 90km/h à 80km/h sur les routes sans séparateur médian, responsables de la moitié des morts. Il a fustigé une absence de courage politique.