L'ancienne ministre de l'Écologie Ségolène Royal a annoncé vendredi sur France Inter qu'elle ne serait pas candidate aux élections européennes de mai 2019, le rassemblement de la gauche n'ayant pas été possible. "Je ne serai pas sur une liste", a affirmé Ségolène Royal, tout en assurant qu'elle serait "présente dans le débat européen". Elle avait annoncé à l'automne réfléchir à l'hypothèse d'une candidature à la tête d'une liste dépassant l'appareil socialiste, précisant qu'elle donnerait sa réponse en janvier.
"J'avais posé pour condition, pour répondre à l'aimable pression de mes amis, de pouvoir structurer et créer une convergence et un rassemblement des écologistes, de la gauche, des démocrates, de la société civile également. Ces conditions ne sont pas remplies, puisque un certain nombre de partenaires ont refusé, et par conséquent je reprends ma liberté de ne pas être candidate", a expliqué Ségolène Royal.
Hamon et Jadot pas intéressés. Le chef de file des écologistes, Yannick Jadot, a refusé le 21 décembre la proposition de Ségolène Royal d'être numéro deux sur une liste qu'il conduirait. Celui de Générations, Benoît Hamon, a fermé la porte lundi à une alliance avec le PS, tant qu'il siège avec le PSE. Le député PS Guillaume Garot avait recontacté Yannick Jadot mercredi par SMS, en vain.
"Je suis désolée que ce rassemblement ne se fasse pas, parce que nous avons devant nous des défis absolument considérables. Il y a l'urgence climatique, il y a l'urgence sociale, il y a l'urgence démocratique, il y a la montée des nationalismes, et voir qu'on n'est pas capables de s'unir au niveau des démocrates, de la gauche et des écologistes, c'est quand même assez désolant, mais j'espère qu'ils continueront leurs efforts", a affirmé l'ancienne candidate à la présidentielle.
Yannick Jadot et Benoît Hamon "auront des comptes à rendre", a-t-elle averti. "Car si au lendemain des élections européennes nous avons un chaos au niveau du Parlement européen, une forte montée en puissance des nationalismes, parce qu'il n'y aura pas eu d'offre politique enthousiasmante, crédible, ce sera de la responsabilité de ceux qui ont fait passer l'esprit d'appareil politique et les égos avant le rassemblement", a-t-elle critiqué, parlant d'une "faute grave dans un moment de basculement".