Selon LFI, Retailleau instrumentalise Boualem Sansal et «complique» sa situation

Interrogé sur France Info, Eric Coquerel, cheffe de groupe des Insoumis à l'Assemblée nationale, estime que le durcissement des dernières déclarations de Bruno Retailleau sur l'Algérie "n'est pas la bonne manière d'aider à la libération de Boualem Sansal".
Plus Bruno Retailleau "monte dans les tours, plus (il) complique la situation de Boualem Sansal", a estimé vendredi l'Insoumis Eric Coquerel, la patronne des députés LFI Mathilde Panot accusant le ministre de l'Intérieur d'utiliser tous "les prétextes possibles pour hausser le ton avec l'Algérie" à des fins "personnelles".
La cheffe de groupe des Insoumis à l'Assemblée nationale a jugé sur franceinfo que "l'escalade" engagée par le gouvernement est "irresponsable" et "n'est pas la bonne manière d'aider à la libération de Boualem Sansal", tout en qualifiant de "pas acceptable" les 10 ans de prison requis à l'encontre de l'écrivain par la justice algérienne.
"Boualem Sansal doit être libéré"
"Nous avons un problème en France qui s'appelle Monsieur Retailleau", a-t-elle déclaré, accusant le ministre de l'Intérieur d'utiliser "l'ensemble des prétextes possibles pour hausser le ton avec l'Algérie et pour mener à une escalade qui vise finalement à des intérêts personnels", dans sa course à la présidence des LR face à Laurent Wauquiez.
"Plus on en fait et plus, quelque part, on met des ultimatums, moins on sert la cause de Boualem Sansal", a abondé Eric Coquerel sur Public Sénat. Interrogé sur l'abstention de nombreux eurodéputés LFI à un texte demandant la libération de l'écrivain, le président de la commission des Finances à l’Assemblée s'est défendu en affirmant que "le texte avait des ambiguïtés" concernant d'autres questions.
"Nous n'avons pas cessé tous, les uns et les autres, depuis maintenant des semaines, de dire que Boualem Sansal doit être libéré", a-t-il poursuivi. Les relations entre la France et l'Algérie, historiquement tumultueuses, se sont gravement détériorées depuis quelques mois.
Hormis la détention de l'écrivain, Paris et Alger ont engagé un bras de fer à propos du refus de l'Algérie de reprendre certains de ses ressortissants que la France veut expulser.
Sur cette question, Mathilde Panot et Eric Coquerel ont tous les deux assuré que l'Algérie avait le même taux d'acceptation des obligations de quitter le territoire français (OQTF) que d'autres pays comme le Maroc ou la Tunisie.