À la mi-juillet, Emmanuel Macron lançait un appel aux armées françaises de "faire davantage" pour développer le Service national universel (SNU), promesse de campagne présidentielle. Car pour le moment, ce service ne semble pas attirer grand monde. "Détrompez-vous", rétorque la secrétaire d'État chargée de la Jeunesse et du Service national universel (SNU), Sarah El Haïry, invitée d'Europe 1, ce mardi matin.
"Il y a plus de jeunes qui postulent pour le SNU que de places disponibles", a-t-elle assuré. "On a commencé l'expérimentation en 2019, il y avait 2.000 jeunes. En 2021, il y avait 15.000 jeunes. Cette année, nous avons 40.000 jeunes. Il y a plus de volontaires que de places ouvertes." La session de 2020 avait été annulée en raison de la crise sanitaire.
Un outil pour les jeunes ?
"Il faut organiser la qualité de l'encadrement, la qualité de l'accueil, mais surtout aller chercher cette force morale chez notre jeunesse, celle de faire ensemble, de lever un drapeau, de faire vivre le goût de la fierté", a-t-elle ajouté.
Ce service peut-il être un outil pour ces jeunes ? Pour Sarah El Haïry, la mission de ce service est "d'augmenter la résilience, l'apprentissage de notre jeunesse". "Ils apprennent les gestes qui sauvent, ils apprennent à réagir en cas d'incendie, de catastrophe naturelle, d'accident sur une autoroute", énumère-t-elle.
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"Le Service national universel gomme les inégalités"
Mais le SNU est loin de faire l'unanimité. Début 2022, l'Éducation nationale se heurtait à une difficulté de recrutement de personnels qualifiés pour accompagner ces jeunes participants. "Quand on dit, 'il faut investir dans notre jeunesse, c'est notre trésor', bien sûr que c'est notre trésor, sauf que ça passe par la capacité de lui donner les moyens d'être actrice de sa vie et de notre pays", a lancé la secrétaire d'État.
"Pour être acteur, il faut un cadre, il faut des repères. Le Service national universel gomme ces inégalités parce qu'il donne de l'information. Il lutte contre le non-recours, mais surtout, il donne ce goût très français de se dire 'qu'est-ce que je peux faire pour prendre pleinement ma vie et mon destin', ça s'appelle l'émancipation", a-t-elle conclu.