Le calendrier du Service national universel (SNU), promesse de campagne d'Emmanuel Macron, pourrait être quelque peu bousculé. Alors que la généralisation du dispositif à l'ensemble des jeunes de 16 ans et plus était envisagé pour 2026, Gabriel Attal, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, souhaiterait pouvoir "aller plus vite". "Si en 2022-2023 on pouvait avoir la généralisation, ce serait bien", a-t-il déclaré lundi au micro de David Doukhan, dans la matinale d'Europe 1.
Former des encadrants. "Je souhaite que l'on puisse aller plus vite", explique le secrétaire d'Etat. "On est en train de regarder. Il y a deux conditions : que la sécurité des jeunes soit absolument garantie […] et puis il faut des encadrants formés spécifiquement au SNU", a-t-il précisé.
Dans le détail, seule la première phase du SNU sera obligatoire, et devra être effectuée vers l'âge de 16 ans. D'une durée d'un mois, elle consistera en une période de 15 jours en hébergement collectif, suivie d'une mission d'intérêt général auprès d'associations, des collectivités territoriales ou encore d'un organisme public.
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Un appel aux candidatures. Treize départements pilotes ont été sélectionnés pour tester le dispositif à partir du mois de juin. "La semaine prochaine, le 4 mars, on va lancer un appel à candidatures pour des volontaires. J'ai demandé aux préfets et aux recteurs que les volontaires sélectionnés représentent la diversité de la jeunesse", précise Gabriel Attal. "Il y aura à la fois une diversité d'origine sociale et de statut, des jeunes scolarisés, des apprentis, des jeunes qui travaillent, des décrocheurs, des jeunes en situation de handicap", assure-t-il.
Une première phase obligatoire pour pouvoir passer certains examens. Pour garantir le caractère obligatoire de la première phase du SNU, l'exécutif compte s'inspirer de ce qui se fait déjà pour la Journée défense et citoyenneté (JDC). "Si vous ne la faites pas, vous ne pouvez pas passer votre permis de conduire, votre bac… il y a un certain nombre de verrous", rappelle Gabriel Attal. "On va reprendre ce système pour le service national. Ça fonctionne plutôt puisque la JDC, il y a 98% de chaque classe d'âge qui la fait".
Une envie d’engagement. Pour autant, ce responsable gouvernemental ne doute pas du succès que pourrait avoir le dispositif auprès des jeunes. "Je pense qu'ils ont envie de mixité sociale, de cohésion des territoires, ils ont envie d'être formés à un certain nombre d'enjeux : catastrophes naturelles, attentats terroristes, gestes de premiers secours… Et à comment on réagit face à ces situations", énumère cet ancien militant socialiste. "Ils ont envie de découvrir l'engagement avec une mission d'intérêt général, je le constate sur le terrain", assure encore Gabriel Attal.