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Au micro de Sonia Mabrouk, Jérôme Guedj, député socialiste, a plaidé contre la suppression de l'aide médicale d'État, aide sociale principalement destinée à prendre en charge les dépenses médicales des étrangers en situation irrégulière, en estimant que sa suppression pourrait in fine causer plus de dépense pour l'État.

Invité pour la Grande interview Europe 1- Cnews, le député socialiste Jérôme Guedj estime que la suppression de l'aide médicale d'État (AME) dans le but de réaliser des économies serait contre-productive : "Si on supprime l'aide médicale d'État, il y aura des dépenses supplémentaires", déclare-t-il.

Le député rappelle que l'AME rappelle que l'AME représente 0,3 % des dépenses d'assurance maladie. "On dépense 200 milliards de dépenses d'assurance maladie et il y a moins d'un milliard sur l'aide médicale d'État. Donc ce n'est pas le sujet". 

 

"L'État s'est auto-appauvri"

Des pays comme l'Espagne proposent une AME uniquement lorsque la vie de la personne est menacée. Pour le député, une telle mesure serait inefficace : "Donc, il faudrait dire aux gens qui sont présents sur le territoire de rester avec une maladie, qu'elle s'aggrave, et quand elle menacera votre santé, alors vous irez à l'hôpital et ça coûtera beaucoup plus cher".

Il estime que la suppression de l'AME est un "chiffon rouge qui n'est pas à la mesure de la situation. "Tout à l'heure va être présenté le budget de la sécurité sociale, 700 milliards, et le budget de l'État, 400 milliards. On ne peut pas dire que tout est de la faute des étrangers. Ce n'est pas vrai", poursuit-il.

 

D'après le député, le problème réside plutôt dans la suppression de "50 milliards de recettes fiscales qui ont été baissées et supprimées. L'État s'est auto-appauvri. Il est ensuite facile de dire 'je n'ai plus d'argent donc je vais faire des coups de sabre à l'hôpital, à l'école, dans la justice, dans la police, dans les services publics", conclut-il.