Simulateur de retraites : LFI saisit la justice contre Renaissance pour «diffusion de fausses informations»

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La France insoumise a saisi la justice pour "diffusion de fausses informations" après le lancement par Renaissance d'un simulateur de retraites, supposément bâti sur le programme du Nouveau Front populaire. Un simulateur "mensonger" selon le parti présent dans le Nouveau Front populaire. 

La France insoumise a saisi vendredi la justice en référé pour "diffusion de fausses informations", après le lancement par Renaissance d'un simulateur de retraites supposément bâti sur le programme du Nouveau Front populaire, mais "mensonger", selon LFI. À l'occasion du débat des élections législatives organisé jeudi soir sur France 2, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé le lancement d'un simulateur calculant les pensions de retraites si le Nouveau Front populaire appliquait son programme. 

"Tous les Français qui nous regardent peuvent se connecter sur le site. Vous mettez le montant de votre retraite et vous voyez de combien votre CSG (contribution sociale généralisée) va augmenter et combien cela vous fera en moins de retraite", avait déclaré Gabriel Attal, qui a diffusé le lien du site sur le réseau social X. LFI a rapidement contre-attaqué. "Nous engageons une action devant le juge judiciaire sur le fondement de l'article L163-2 du Code électoral en raison d'allégations fausses et trompeuses de nature à altérer le scrutin", a précisé le mouvement à l'AFP. 

"Ce simulateur est mensonger", a assuré LFI

Selon cet article, "lorsque des allégations ou imputations inexactes ou trompeuses d'un fait de nature à altérer la sincérité du scrutin à venir sont diffusées de manière délibérée, artificielle ou automatisée et massive par le biais d'un service de communication au public en ligne, le juge des référés peut (...) prescrire (...) toutes mesures proportionnées et nécessaires pour faire cesser cette diffusion".

 

L'audience de référé aura lieu lundi à 10h00 devant la 17e chambre (spécialisée dans les délits de presse), a-t-on appris de source judiciaire. "Ce simulateur est mensonger", a assuré LFI dans un communiqué, expliquant qu'il s'appuyait "sur des modes de calculs qui ne figurent pas dans le programme du Nouveau Front populaire et donne des résultats complètement incohérents pouvant induire en erreur" les électeurs. "À quelques jours du scrutin, cette campagne de désinformation est tout simplement inacceptable", ajoute le mouvement.

Ce simulateur "a été créé par Renaissance pour répandre des fake news sur notre programme", a aussi réagi le Parti socialiste sur X. "C'est une arnaque intellectuelle totale", a ajouté la sénatrice socialiste Corinne Narassiguin. "Ils sont partis d'un amendement socialiste à la réforme des retraites qui n'a pas été voté, et qui n'est pas dans le programme du NFP". Sollicité par l'AFP, Renaissance a indiqué que l'objectif de ce simulateur était d'"alerter les Français, notamment les retraités, sur l'impact réel que les amendements" déposés par les députés de la Nupes "auraient sur leurs pensions".

"Effectivement, il y a des résultats qui sont aberrants sur ce simulateur, mais c'est le fruit de leur propre amendement et de la réforme qu'ils ont proposée" à l'Assemblée pendant le débat sur les retraites, a expliqué un cadre à l'AFP. "Maintenant, ils vont nous dire que finalement, ils ont changé de programme, et que les amendements qui ont été déposés il y a un an ne valent plus", a-t-il ironisé. Le même cadre explique que ce simulateur fait suite à un dispositif similaire "que le Front Populaire a publié sur sa réforme fiscale". Mais la semaine précédente, les Écologistes ont dénoncé ce simulateur d'impôts, baptisé "impots-frontpopulaire.fr", affirmant qu'il ne s'agissait "pas d'un site officiel du Nouveau Front Populaire ni d'aucun de ses partis".