Les quatre syndicats représentatifs de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) ont signé lundi, avec la direction, un accord sur les fins de carrière des cheminots. Ce dernier prévoit notamment une amélioration significative du dispositif de retraite anticipée, en particulier pour les cheminots ayant occupé des postes à la pénibilité avérée, comme les contrôleurs ou les conducteurs. Ces derniers pourront donc entamer une "cessation anticipée d'activité" 30 mois avant leur retraite avec, en prime, 15 mois travaillés rémunérés à 100% et 15 mois non travaillés rémunérés à 75%.
Pour le président du groupe Les Républicains au Sénat et sénateur de la Vendée, Bruno Retailleau, ce texte est tout simplement "une capitulation" de la part de la SNCF. "Le chantage à la grève a payé", a-t-il dénoncé ce mercredi sur le plateau de La Grande interview Europe 1-CNews.
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Un contournement de la réforme des retraites
Pour le sénateur, l'accord conclu par la SNCF est un exemple concret "de tout ce qu'il ne faut pas faire". Il pointe du doigt un agrément qui est en contradiction avec la réforme des retraites actée en 2023 et entrée en vigueur le 1er septembre dernier. "C'est un contournement de la réforme des retraites qui a, à peu près un an, et ce, sur des fonds publics. Le secrétaire fédéral de SUD-Rail l'a dit 'cela permet de compenser en partie les effets néfastes de la réforme des retraites".
"La SNCF achète la paix sociale sur le dos du contribuable"
Bruno Retailleau dénonce un accord qui représente "tout ce dont on souffre. En France, il n'y a pas assez de quantité de travail et c'est pour cela que nous ne sommes pas prospères", assure-t-il. "C'est pour cela que l'on a voulu payer, avec des chèques à crédit, l'augmentation du pouvoir d'achat, et c'est ce que fait la SNCF. Elle achète la paix sociale sur le dos du contribuable, sur le dos des usagers."
Car ces promesses et ces avantages consentis aux cheminots auront bel et bien un effet sur la vie du contribuable qui vont payer l'addition de deux façons. "Tout d'abord à travers nos impôts, puisque la SNCF est financée avec des milliards d'euros", rappelle Bruno Retailleau. "Le régime propre de retraites nous coûte 3 milliards d'euros par an, mais on le paye aussi à travers les billets de train. Vous en connaissez beaucoup des Français modestes qui peuvent se payer les billets de train sur les grandes lignes au prix fort ? Moi, je n'en connais pas beaucoup."
Un gouvernement silencieux
Mais pour l'ancien député de la 4e circonscription de la Vendée, le gouvernement a aussi une grande part de responsabilité dans cet accord. "Il y a quelques jours, Gabriel Attal fustigeait la SNCF et enjoignait les salariés, les cheminots, au devoir de travail. Mais est-ce que vous croyez un seul instant qu'il n'y ait pas eu d'information entre Monsieur Farrandou, le patron SNCF et le gouvernement ? Bien sûr que non. Avez-vous entendu l'exécutif dénoncer cet accord depuis 48 heures ? Rien, silence total," a regretté Bruno Retailleau.
"Il y a une complicité (...) C'est une capitulation de l'État avec un très mauvais signal. Le signal que finalement, on peut travailler sans rien faire."