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Jacques Serais / Crédit photo : Magali Cohen / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Le récent accord signé entre la direction de la SNCF et les syndicats sur les fins de carrière des cheminots place l'exécutif dans une posture délicate. Les contrôleurs ne feront pas la grève lors des ponts de mai, mais la réforme des retraites, adoptée au forceps l'année dernière, voit ici son impact grandement réduit.

La menace d'une nouvelle grève écartée. Ce lundi, un accord sur les fins de carrière des cheminots a été signé par les quatre syndicats représentatifs de la SNCF et la direction. Les contrôleurs ne cesseront donc pas le travail lors des ponts du mois de mai. Mais pour l'exécutif, cela ressemble à une fausse bonne nouvelle. 

Cet accord efface en grande partie l’impact de la réforme des retraites pour les cheminots. Les conducteurs, par exemple, pourront entamer une cessation d’activité 30 mois avant leur retraite, avec 15 mois non travaillés rémunérés à 75%. L'État étant l'unique actionnaire de la SNCF, le ministre de l'Économie a logiquement été questionné, à l'issue du Conseil des ministres, sur la position du gouvernement à l'égard de cet accord. 

"Je n'ai pas d'autres commentaires à faire" 

"Je vous renvoie aux décisions de la direction de la SNCF. Je pense que c’est à elle de vous apporter tous les éléments d’explications sur un accord qui est un accord syndical", s'est contenté de répondre le locataire de Bercy. Relancé par un journaliste qui souhaitait savoir si le ministre saluait ou non cet accord, l'intéressé s'est contenté d'un laconique : "Je n'ai pas d'autres commentaires à faire". 

Juste après lui, la porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot, a tenté, malgré tout, de justifier cet accord, avec un argument pour le moins surprenant. "Ce que je vois, c'est qu'il s'agit d'un accord de fin de gestion de carrière. Et qui concerne notamment les carrières pénibles. Et donc cela respecte tout de même l’esprit de la réforme des retraites que nous avons menée l’année dernière". Une réponse qui dit beaucoup du coût de la paix sociale à trois mois des Jeux olympiques.