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Ariel Guez , modifié à
Invitée dimanche du "Grand Rendez-vous" sur Europe 1, Sophie Cluzel, Secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargée des Personnes handicapées a annoncé qu'elle était favorable à ce qu'on puisse accompagner la vie sexuelle des personnes en situation de handicap, rejetant avec force la comparaison faite entre les assistants de vie sexuelle et les réseaux de prostitution. 
INTERVIEW

"C'était tabou dans notre société. La société a mûri". La secrétaire d'État Sophie Cluzel, qui a saisi le Comité national consultatif d'éthique, a expliqué au micro d'Europe 1 lors du Grand Rendez-vous, qu'elle était favorable à "ce qu'on puisse accompagner la vie intime des personnes en situation de handicap". "[L'enjeu de ma politique], c'est de remettre les personnes handicapées en pleine citoyenneté dans le respect et la dignité. C'est donc aussi avoir le droit à une vie intime, affective et sexuelle", a-t-elle justifié.

 

"C'est un vrai sujet de société"

Si Sophie Cluzel ne préconise rien, elle demande à ce qu'on "laisse les gens débattre". En 2013, le Comité national consultatif d'éthique (CCNE) avait pourtant déjà rendu un avis défavorable aux assistants sexuels. Sept ans après, la secrétaire d'État considère que la société a évolué. "Les personnes en situation de handicap nous ont dit vouloir être accompagnées dans leur vie intime et sexuelle [...] Il faut les laisser dire "Je veux"", a affirmé Sophie Cluzel. 

"C'est un vrai sujet de société. Allons jusqu'au bout", a-t-elle lancé. Quant aux comparaisons faites entre les assistants sexuels et les réseaux de prostitution, Sophie Cluzel juge ces termes "à côté de la plaque". "Ces assistants de vie sexuelle existent déjà en Belgique, aux Pays-Bas et en Suisse", justifie-t-elle. "Allons voir comment ils ont été formés. Cela nous fera faire un bond colossal dans la bien-traitance des personnes, le recueil de leur désir", conclut la secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées.