La cheffe des députés du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, a exhorté mardi le Premier ministre Michel Barnier à ce que la "philosophie" qu'il a exprimée "soit partagée par l'ensemble des ministres", après que le nouveau ministre de l'Economie, Antoine Armand, a affirmé que le RN n'appartenait pas à "l'arc républicain".
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"Quand j'entends M. Armand ce matin qui explique que sa porte sera toujours fermée aux députés du RN alors que nous avons juste le budget qui arrive, je pense que le Premier ministre doit aller expliquer à l'ensemble de ses ministres quelle est la philosophie de son gouvernement, car il semblerait que certains n'aient pas encore totalement compris", a grincé la cheffe de file du RN.
Le RN absent de "l'arc républicain"
Dans son viseur, une sortie du nouveau ministre de l'Economie, Antoine Armand, interrogé plus tôt sur France Inter, notamment à propos de sa volonté de travailler avec l'ensemble des autres groupes politiques, de la France insoumise au Rassemblement national. Le député savoyard macroniste avait d'abord rappelé que de nombreux élus l'avaient été à la faveur du front républicain mis en place pendant les législatives.
A ce titre, Antoine Armand s'est dit ouvert à collaborer avec tous les partis, "pour peu qu'ils soient dans l'arc républicain", a-t-il lancé. "C'est-à-dire que le Rassemblement national contre lequel nous avons été élus, face auquel nous avons fait un front républicain, n'y appartient pas (à "l'arc républicain", ndlr), il faut être très clair dessus", a-t-il ajouté. Au sujet de la formation de Jean-Luc Mélenchon, il a indiqué que "certains insoumis ont malheureusement dépassé les bornes de la République".
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Éric Ciotti dénonce "les déclarations belliqueuses" d'Antoine Armand
Concernant le vote d'une éventuelle motion de censure à l'Assemblée nationale contre le gouvernement Barnier, il a souligné qu'une telle initiative ne pourrait aboutir "si elle n'était votée que par le Rassemblement national (...) Ce serait une motion de censure de l'extrême gauche, ou de la gauche, avec le Rassemblement national". "Ce serait aussi une trahison du front républicain de la part de la gauche de s'associer au RN", a-t-il affirmé.
De son côté, le patron des députés Union des droites pour la République Eric Ciotti, alliés du RN, a fustigé "les déclarations belliqueuses" d'Antoine Armand. "Nous attendons" de Michel Barnier "qu'il désavoue publiquement M. Armand qui a exprimé un sectarisme qui est inqualifiable, insupportable et marque un très mauvais début pour ce gouvernement", a insisté Éric Ciotti devant la presse à l'Assemblée.