Fabien Roussel 4:14
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Gauthier Delomez , modifié à
Le candidat communiste à la présidentielle Fabien Roussel s'est défendu sur Europe 1 lundi matin, face aux accusations d'emploi fictif dans une enquête de Mediapart publiée dimanche. Au micro de Sonia Mabrouk, il affirme qu'il détient les documents nécessaires pour prouver sa rémunération.

S'il souhaite une France du bonheur, Fabien Roussel est dans une tourmente ce lundi. Le site d'information Mediapart a publié une enquête dimanche qui pointe un soupçon d'emploi fictif de la part du candidat du Parti communiste français (PCF) à la présidentielle. Dans cette enquête, le secrétaire national du parti aurait occupé un poste d'assistant parlementaire rémunéré par un député du Nord, de 2009 à 2014. Au micro de Sonia Mabrouk, Fabien Roussel a répondu aux accusations, soulignant qu'il dispose des documents nécessaires pour justifier son travail, et sa rémunération.

Un travail mentionné sur son site internet

À cette époque, le candidat du PCF était à la tête de la fédération du Nord du parti. Selon Mediapart, Fabien Roussel aurait été un assistant parlementaire "fantôme", puisque aucune trace du travail effectué auprès d'un parlementaire, Jean-Jacques Candelier, n'aurait été retrouvée. "Quelle révélation !", s'est d'abord exclamé le secrétaire national du PCF. Puis, Fabien Roussel de souligner qu'il dispose des justificatifs. "Mon travail figure sur mon site internet depuis quelques mois, depuis que je suis candidat, en toute transparence", a-t-il déclaré dans Europe Matin "Il n'y a aucune révélation là-dessus", a-t-il ajouté.

Dans cette enquête, Fabien Roussel aurait perçu une rémunération de 3.000 euros nets. "C'est une inexactitude", a répondu le candidat à la présidentielle. "J'ai les documents pour présenter mon salaire. J'ai commencé à 2.460 euros nets en 2009, j'ai fini à 2.700 euros", a précisé le communiste sur Europe 1.

Pourquoi Roussel n'a pas donné ses documents à Mediapart

"Mon travail est dans tous les discours, les questions écrites, les combats et les lois menés par Jean-Jacques Candelier (...). J'ai été avec lui pour suivre des conflits dans le Douaisis, la gare fret de Somain... J'ai les documents du travail que j'ai fait avec lui (...). Les pneus de ma voiture s'en souviennent tellement j'ai roulé, tellement j'étais présent", a-t-il tenu à ajouter, expliquant pourquoi il n'a pas donné ces informations à Mediapart : "Ils m'ont demandé des SMS d'il y a dix ans, je ne les ai plus, des mails datant de cette époque, je ne les ai pas."

Si cette défense rappelle celle de François Fillon dans l'affaire Pénélope, Fabien Roussel a néanmoins assuré qu'il respectait le travail des "journalistes enquêteurs" de Mediapart, et se penche sur l'origine de ces soupçons d'emploi fictif. "Ils ont interrogé des gens qui sont en guerre contre moi", a-t-il affirmé, refusant de dévoiler l'identité de ces personnes. "En tout cas, j'ai des dizaines de personnes qui pourront dire ce que nous avons fait ensemble (avec Candelier)", a martelé le candidat communiste à la présidentielle.

Et Fabien Roussel de réfuter tout "sous-entendu" au cours de cette interview d'une attaque qui proviendrait des équipes de Jean-Luc Mélenchon, à quelques semaines du premier tour de la présidentielle. "Les journalistes font leur boulot et je respecte ce travail là", a-t-il déclaré, tout en continuant : "À un mois du premier tour, je me suis dit sereinement, 'c'est le jeu'."