Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a assuré samedi qu'il ne tomberait "ni dans la langue de bois ni dans la provocation", en ce qui concerne le débat sur le statut de fonctionnaire. "La vie vaut mieux que des petites phrases. Moi ces jeux-là ne m'intéressent pas, et donc vous ne me ferez tomber ni dans la langue de bois ni dans la provocation", a-t-il déclaré à la presse en marge des Journées du patrimoine à Bercy.
"Je réfléchis, je propose…" "J'agis parce que je crois à ce que je fais, je réfléchis, je propose et on continuera à avancer ensemble comme cela", a-t-il ajouté. Emmanuel Macron a suscité la polémique vendredi, après que plusieurs médias ont rapporté des propos tenus lors d'un débat organisé par le groupe de réflexion "En temps réel", pendant lequel il avait jugé que le statut de fonctionnaire n'était "plus justifiable". Peu de temps après, François Hollande, en déplacement en Corrèze, avait recadré son ministre, affirmant son attachement à ce statut.
L'aile gauche du PS agacée. Les propos d'Emmanuel Macron sur le statut des fonctionnaires passaient très mal chez plusieurs responsables socialistes réunis samedi à la Mutualité à Paris pour un Conseil national du PS, certains estimant même qu'une telle "provocation" méritait une démission du gouvernement. "On a fait partir Arnaud Montebourg pour moins que cela. Emmanuel Macron s'est un peu spécialisé dans des provocations consistant à utiliser la rhétorique de la droite et les endosser comme un ministre supposé de gauche", s'est agacé samedi le député Laurent Baumel, de l'aile gauche du PS. Cette nouvelle "macronade" ou "macronerie" agace aussi au plus haut point l'ex-député PS Jérôme Guedj, qui trouve "extrêmement lassant" que le jeune ministre fasse de la "transgression" pour dire "je suis moderne".