Mardi soir, un meeting transpartisan, "sauvons nos alliés kurdes", était organisé par des élus de différents bords politiques. Des élus de la droite et de gauche ont exprimé leurs soutien aux populations kurdes en Syrie, visées par une offensive turque lancée la semaine dernière. Invité ce mercredi matin, Bruno Retailleau, sénateur LR de la Vendée présent au meeting, a demandé à ce que des sanctions soient prises contre la Turquie d'Erdogan.
"On est en train de lâcher les Kurdes"
"Il faut utiliser les moyens diplomatiques que nous avons à disposition. Par cette funeste décision de Trump, on est en train de lâcher les Kurdes", a-t-il dénoncé au micro d'Europe 1. "Ce sont pourtant eux qui ont fait le sale boulot. Ce sont eux qui ont accueilli à Erbil, dans le Kurdistan syrien, les minorités persécutées par Daech. J'y étais, moi, en août 2014. Ce sont eux qui ont résisté, notamment avec des femmes combattantes, des Antigone de la liberté".
L'élu LR a estimé qu'il fallait prendre des mesures pour condamner la politique du président turc Recep Tayyip Erdogan : "Je pense que nous serions bien inspirés de prendre des sanctions économiques. Quand Vladimir Poutine a envahi la Crimée, on a mis en place des sanctions économiques... Pourquoi ne le fait-on pas avec la Turquie ?" Deuxième proposition avancée par le sénateur de la Vendée : "Il faudrait décréter une zone d’exclusion aérienne au dessus du nord-est de la Syrie pour que les combattants kurdes puissent être au même niveau d’égalité face à l’envahisseur".
"Il faut être ferme avec la Turquie"
Interrogé sur le chantage exercé par Erdogan, qui a menacé l'Union européenne "d'ouvrir ses portes" et de lui envoyer "3,6 millions de migrants", Bruno Retailleau s'est montré ferme. "L’histoire montre qu’on ne peut pas transiger sur ce chantage, sinon on a le déshonneur mais aussi la guerre. Il faut être très ferme avec la Turquie d’Erdogan parce qu’il ne comprend que le rapport de force. Ce n'est pas seulement pour les Kurdes que nous devons le faire mais aussi pour nous, parce que cette action est en train de favoriser la résurgence de l'Etat islamique. Tous les observateurs le disent et le voient".
Évoquant la situation des djihadistes français détenus dans des prisons gardés par les Kurdes, Bruno Retailleau a estimé qu'il fallait "envoyer les djihadistes les plus dangereux en Irak". Il a toutefois estimé que les terroristes étrangers devaient être jugés à l'endroit où ils avaient commis leurs crimes : "Je suis allé à plusieurs reprises en Irak et j’ai reçu les témoignages des exactions de l’Etat islamique. Quand le crime est commis sur une terre, il faut que les crimes soient jugés sur cette terre-là".