La promesse d'Emmanuel Macron d'exonérer la taxe d'habitation pour "4 Français sur 5" en 2020 inquiète les maires. L'Association des maires de France a fait savoir que cette proposition priverait "les communes et leurs intercommunalités, de 10 milliards de recettes, soit une perte de 36% de l'ensemble de leurs ressources propres".
"La démocratie locale en jeu". Le président de l'AMF, François Baroin (LR), et le premier vice-président délégué, André Laignel (PS), "mettent solennellement en garde contre toute mesure démagogique, non financée et attentatoire aux libertés locales", ajoute l'Association dans un communiqué. "Dans une société de responsabilité, à l'opposé de tout populisme, il est légitime que chaque habitant contribue, en fonction de ses moyens, aux charges communes ; c'est le fondement même de la démocratie locale qui est en jeu", fait-elle valoir.
Vendredi, Emmanuel Macron a promis une exonération de la taxe d'habitation pour les ménages modestes. D'après le candidat En Marche ! "c'est un impôt injuste" et "l'Etat remboursera entièrement auprès des communes leur manque à gagner, à l'euro près".
80% de celles et ceux qui payent la taxe d'habitation en seront exonérés. #BourdinDirectpic.twitter.com/iOADDkNou8
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 24 février 2017
Une promesse "non financée" selon l'AMF. Cette mesure, selon l'AMF, serait "démagogique car existent déjà de nombreux dispositifs d'allègement, de dégrèvement, d'exonération ou de plafonnement de la TH dont bénéficient les habitants" "Ainsi, aujourd'hui, 42% des foyers en bénéficient, soit 13 millions de foyers environ", souligne l'AMF.
#taxedhabitation@EmmanuelMacron proposition irresponsable, inéquitable et inquiétante.
— François Baroin (@francoisbaroin) February 24, 2017
Une telle promesse serait de surcroît "non financée, car l'Etat, depuis longtemps, ne compense plus réellement les conséquences de ses propres décisions". Pour l'association, cette exonération serait "attentatoire aux libertés locales": "en privant de manière autoritaire les communes et leurs intercommunalités d'un tel montant de ressources propres, l'Etat remettrait en cause leur libre administration et leur capacité d'assurer les services publics essentiels attendus par la population, de l'école à la solidarité", prévient l'AMF.