Ne pas se présenter à un rendez-vous médical ne sera plus sans conséquence. Le gouvernement souhaiterait l'instauration d'une taxe lapin pour les patients ne respectant pas leurs engagements. Avec cette dernière, chaque personne n'honorant pas son rendez-vous devra payer 5 euros au professionnel de santé lésé. Une petite somme, mais qui doit permettre de responsabiliser les Français et libérer des créneaux horaires, alors que l'Hexagone rencontre de gros manques d'effectifs dans la médecine de ville.
Interrogé ce lundi sur le sujet sur le plateau de La Grande interview d'Europe 1-CNews, la tête de liste de la gauche unie aux Européennes, Léon Deffontaines aimerait "surtout responsabiliser le rôle du gouvernement sur le recul de l'accès aux soins dans notre société".
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"On n'a pas assez de médecins"
"C'est toujours la même chose, c'est la punition. Il y a du chômage, on s'attaque aux chômeurs. Il y a des problèmes d'accès aux soins, on s'attaque aux patients", regrette-t-il, assurant toutefois de l'utilité de responsabiliser davantage les patients pour qu'ils se présentent à leurs rendez-vous.
"Bien évidemment, lorsqu'on ne peut pas, si on a rendez-vous, il faut l'annuler. Ce que je dis en revanche, c'est que le problème d'accès aux soins aujourd'hui, il n'est pas lié au fait qu'on a des gens qui ne viennent pas à leur rendez-vous. C'est surtout parce qu'aujourd'hui on n'a pas suffisamment de médecins, de médecins généralistes, mais pas uniquement, on manque de spécialistes aussi, sur l'ensemble du territoire", poursuit-il.
"Le problème, ce sont les déserts médicaux"
"Lorsqu'on doit attendre six mois, un an, des fois plus encore pour pouvoir avoir accès à des médecins généralistes, ce n'est pas lié au fait qu'il y en a qui n'honore pas leur rendez-vous", s'agace-t-il au micro d'Europe 1, avant de dénoncer "un écran de fumée sur un sujet beaucoup plus systémique qu'il n'y paraît". "Le problème, ce sont les déserts médicaux, c'est le recul de nos hôpitaux publics et finalement c'est le recul plus généralement des services publics dans nos campagnes notamment", conclut Léon Deffontaines.