Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand (LREM), dont le domicile a été la cible d'une tentative d'incendie, considère qu'"une limite a été franchie" et s'inquiète pour la "santé démocratique" du pays, dans une interview au Journal du Dimanche.
Après la découverte vendredi de ce départ de feu, au pied de sa maison à Motreff, dans sa circonscription du Finistère, Richard Ferrand se dit "naturellement choqué, et attristé", et "inquiet aussi à l'idée que (s)a compagne et (s)es filles aient pu se trouver (au) domicile".
"Une limite a été franchie." Selon lui, cette violence est inédite sous la Ve République et "une limite a été franchie". "Comme si on pouvait désormais s'autoriser à commettre des actes délictueux ou criminels, singulièrement envers les représentants de la nation. Ce n'est pas un signe de parfaite santé démocratique", pointe l'ancien ministre, qui a déposé plainte.
Il remercie l'ensemble des responsables politiques et élus lui ayant adressé "des messages de grande chaleur républicaine", de Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon. "Rien ne permet à ce stade d'imputer (cette tentative d'incendie) à qui que ce soit", souligne Richard Ferrand, alors que de nombreux élus de la majorité ont été visés depuis le début de la crise des "gilets jaunes" en novembre.
"Plus d'une soixantaine de députés ont été visés par des dégradations ou des menaces." "Nous observons depuis des mois des débordements, que j'ai régulièrement condamnés en ma qualité de président de l'Assemblée nationale" et qui "visent de nombreux collègues, de tous les bancs, de toutes les sensibilités". Ainsi "plus d'une soixantaine de députés ont été visés par des dégradations ou des menaces", dénonce le locataire de l'Hôtel de Lassay.