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Jean-Sébastien Soldaïni, édité par Justine Hagard , modifié à
Alors que les bombardements israéliens ont repris lundi, les tirs de roquette du Hamas se multiplient, interceptés pour la plupart par le "Dôme de fer" israélien. Si le Hamas persiste, c'est en partie par calcul politique, selon un spécialiste de la région. Le mouvement veut ainsi montrer son leadership dans les territoires palestiniens.

L’ONU se réunit une nouvelle fois ce mardi, à huis clos, pour évoquer la situation à Gaza. Les bombardements israéliens ont repris de plus belle lundi, après une première semaine de conflit particulièrement sanglante. Le Hamas, de son côté, multiplie les tirs de roquettes : plus de 3.000 en une semaine. Des roquettes qui se heurtent au "Dôme de fer" israélien, un système de défense qui intercepte plus de 95% des tirs palestiniens.

Si le Hamas persiste, ce n’est pas uniquement pour des raisons militaires. À sa façon, le Hamas pousse Israël à dépenser sans compter, chaque tir du "Dôme de fer" coûtant 50.000 dollars. Depuis une semaine, le système a donc coûté plus de 150 millions de dollars.

"Un bras de fer pour le leadership palestinien"

Pour Khattar Abou Diab, spécialiste de la région à l’Université Paris-Sud, le calcul du Hamas dépasse le simple cadre économique : il est aussi politique. "C'est un bras de fer pour le leadership palestinien à l'intérieur des territoires", explique le spécialiste. "Le Hamas veut montrer qu'il est derrière les Palestiniens, soit à Jérusalem, soit à Gaza, et embarrasser Mahmoud Abbas", ajoute-t-il. Le président palestinien Mahmoud Abbas et son mouvement, le Fatah, passent ainsi pour incapables de défendre la cause palestinienne.

Enfin, l’enjeu de ces tirs relève de l'influence régionale. L’armement du Hamas est fourni et financé en grande partie par l’Iran, grand ennemi d’Israël. Ainsi, chaque départ de roquette est en quelque sorte signé Téhéran.