Depuis quelques jours, certains indicateurs soulignent une baisse de la circulation du Covid-19 en France, notamment chez les moins de 20 ans. L'observation des courbes montre que le décrochage est lié au début des vacances scolaires. Autre point positif, le taux d'incidence baisse dans la plupart des grandes villes. Mais son niveau reste élevé, actuellement à 360 au niveau national. A l'hôpital, le nombre d'admissions, le nombre de patients en réanimation et le nombre de décès ne baissent toujours pas, alors que la mi-mai date annoncée par Emmanuel Macron pour la réouverture des terrasses ou des lieux de culture, approche. Au gouvernement, on cherche des solutions pour tenir la promesse présidentielle.
"On est quasiment au niveau d'entrée du deuxième confinement"
Certains épidémiologistes commencent ouvertement à s'interroger sur l'allègement des restrictions le 15 mai prochain. Pour l'instant, il est très difficile pour eux de faire des projections et d'anticiper à la fois l'impact qu'auront la fin des vacances scolaires et la rentrée sur site, le 3 avril prochain.
"Aujourd'hui, on est sur un plateau extrêmement haut depuis plusieurs mois et toutes les semaines, on se prend une ou deux marches supplémentaires", rappelle Dominique Rossi, président de la commission médicale de l'assistance publique des hôpitaux de Marseille. "Nos chiffres de réanimation ne sont pas près de baisser. Je ne vois pas d'amélioration avant 10--15 jours, ça me paraît impossible."
Une adaptation par territoire ?
Avec des indicateurs encore dans le rouge, les Français pourront-ils boire un verre en terrasse dès la mi-mai ? "J'espère que le rendez-vous sera tenu", annonce, prudente, Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur. De son coté, le ministre de la santé Olivier Véran ouvre la voie à une approche "territoire par territoire". Une nouvelle manière de modifier légèrement le calendrier. "Avec 33.000 nouveaux cas quotidiens et 6.000 personnes en réa, on est quasiment au niveau d'entrée dans le deuxième confinement", reconnait-on dans les coulisses du ministère de la Santé.
Malgré le ralentissement de la circulation du virus et la vaccination, l'ouverture restera forcément délicate dans certaines zones. Olivier Véran souligne ainsi qu'il peut être intéressant de commencer par des départements ou le virus circule moins, comme dans le Finistère, le Gers ou encore les Pyrénées-Atlantiques. L'objectif est ainsi de montrer que l'exécutif tient son calendrier.
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A l'Elysée enfin, où l'on prévoit une prise de parole du président, on souhaite garder le cap. "Les chiffres vont dans le bon sens", souligne-t-on dans l'équipe du Palais. Pas question cependant d'avancer la date du 15 mai. L'interprétation sur "la mi-mai" reste encore en vigueur pour éviter de décaler une nouvelle fois de plus, la date de réouverture des bars, restaurants et lieux de culture. Plus que jamais, c'est encore le virus détermine le calendrier.