"Tout ça pour ça" : les oppositions raillent les mesures annoncées par Castex
L'opposition a largement fustigé l'intervention du Premier ministre Jean Castex vendredi soir, qui a annoncé la fermeture des grands centres commerciaux et des frontières pour tenter de faire redescendre les chiffres de l'épidémie. Si ces décisions permettent d'échapper à un reconfinement, de nombreux responsables politiques les estiment encore insuffisantes.
La majorité des opposants de droite comme de gauche a jugé sévèrement les nouvelles restrictions détaillées par Jean Castex vendredi soir , pour freiner la propagation de Covid-19 mais éviter un reconfinement, jugeant ces "annonces mineures" et insuffisantes pour "reprendre contrôle sur l'épidémie". "Tout ça pour ça", ont déploré à l'unisson le chef de file des députés LR, Damien Abad et le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel. "La France ne risque pas de reprendre le contrôle sur l’épidémie et rassurer les Français avec ces mesures. Rien sur la campagne de vaccination et pas de sortie du tunnel en vue !", a dénoncé l'élu communiste.
L'extrême droite ironise sur la fermeture des frontières
"Je trouve particulièrement dangereux de jouer sur la corde psychologique des Français en faisant monter la menace du confinement ces derniers jours, pour finalement envoyer à la volée un Premier ministre embarrassé faire des annonces mineures", a tweeté le député LR de l'Ain.
L'extrême droite s'est félicitée avec ironie de la fermeture des frontières aux pays hors-UE tout en déplorant "le temps perdu". "Depuis le début, sans être écoutés, nous disons que c’est l’un des moyens les plus efficaces pour ralentir l’épidémie", a tancé Marine Le Pen sur twitter.
Ce tweet a un an jour pour jour. Les membres du gouvernement riaient au nez de ceux qui réclamaient cette mesure de bon sens, Emmanuel Macron nous expliquait doctement que le virus n'avait « pas de passeport ». Un an pour qu'ils admettent l'évidence et protègent les Français. MLP https://t.co/40E7RBqKtQ
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) January 29, 2021
Pour La France insoumise, un non choix du gouvernement
Pour le leader des insoumis, Jean-Luc Mélenchon; c'est cependant "encore du temps perdu". "Quand va-t-on enfin planifier des alternatives au confinement ? Quand va-t-on avoir des vaccins à produire sous licence libre ?" interroge-t-il.
Au micro d'Europe 1, le député LFI Eric Coquerel a dénoncé "la communication chaotique" de l'exécutif et un non choix. "Éviter le confinement, oui, nous le disons depuis longtemps. Par contre, il faut livrer de vraies alternatives qui permettent de ne pas faire en sorte que la population soit concentrée au même endroit", explique-t-il. "Je ne crois pas que fermer les frontières soit de nature à empêcher l'épidémie de continuer à se développer. C'est un statu quo qui n'est pas satisfaisant."
Le secrétaire national du parti Europe Écologie Les Verts, Julien Bayou estime pour sa part que le gouvernement choisit "l'économie au lieu de la santé".
Des mesures qui évitent un reconfinement "pour l'instant"
À l'inverse, le chef de file des députés Modem Patrick Mignola a salué des "mesures sérieuses et équilibrées". Pour le patron de la région Paca, Renaud Muselier, ces nouvelles mesures permettent d'éviter "pour l’instant un reconfinement" en attribuant une part de ces décisions à la "consultation des élus" jeudi, qui "a incontestablement porté ses fruits".
