Le trafic de drogue se poursuit à Marseille malgré l'opération "place nette XXL", lancée avant la visite d'Emmanuel Macron sur place mardi. Les saisies sont relativement maigres au regard de l’ampleur du phénomène et des moyens engagés. Mais, au-delà des grandes agglomérations comme Marseille, le trafic de drogue touche de plus en plus les petites ou moyennes villes. Et dans certains cas, les maires n’ont pas vraiment intérêt à s’engager pleinement dans le combat contre les dealers.
Et si lutter contre les trafics drogue ne relève pas directement du travail des élus locaux, qui ont avant tout un rôle de prévention et d’accompagnement, dans les faits, le partenariat entre les maires et les forces de l’ordre peut permettre un combat plus efficace contre les dealers et les réseaux.
"Les dealers pacifient le quartier"
Mais tous n’ont pas forcément intérêt à jouer le jeu. "Certains élus qui peuvent dire : 'moi, je ne m’en mêle pas' peut-être par peur, par crainte, par complaisance", insiste l’ancien maire socialiste de Sarcelles François Pupponi, au micro d'Europe 1. "Mais il faut bien comprendre que souvent les dealers pacifient le quartier, font régner l’ordre dans le quartier parce qu’il faut que le business continue. Et donc parce qu’il y a moins de délinquance acquisitive qui perturbe le quartier… les maires dans certains cas ne veulent pas s’en mêler", poursuit-il.
Certaines affaires ont également pu mettre en lumière des liens durables établis par la persuasion ou la corruption entre des groupes criminels et des maires. L’office antistupéfiants a d’ailleurs alerté par le passé sur la menace d’"infiltration du milieu politique, en particulier au niveau local".