L’hémorragie continue ! Dimanche matin dans Le Journal du Dimanche, 72 maires et élus de droite et du centre, parmi lesquels les maires d’Angers, Fontainebleau, Deauville, Niort, Orléans, Sète, Valenciennes, Amiens, Arras, Saint-Malo ou encore La Baule, publient une lettre ouverte pour appeler à travailler avec le président de la République. "Nous refusons de nous laisser réduire à une étiquette, à une consigne de vote, à un appareil partisan. Notre parti, ce sont d’abord nos habitants, c’est la République", plaident ces élus. Une fuite des effectifs qui annonce la fin des Républicains ?
"Vous appelez ça une fuite, j’appellerais plutôt ça une désertion mais qui est faible au regard des effectifs d’élus locaux dont la droite dispose", a réagi Nadine Morano au micro du Grand Rendez-vous sur Europe 1/CNews/Les Echos. "Aux dernières élections municipales, nous avons gagné 572 villes de plus de 10.000 habitants", veut-elle rappeler.
"Je ne suis pas du genre à déserter ma famille politique"
"Ça révèle les personnalités. Moi, je ne suis pas du genre à déserter ma famille politique parce que nous traversons des difficultés", tacle-t-elle. Surtout, Nadine Morano estime que la majorité des élus signataires avaient déjà pris leur distance avec Les Républicains pendant la campagne présidentielle. "J’ai vu ces maires qui étaient déjà en retrait depuis un certain temps et qui, depuis la chute de François Fillon, s’étaient déjà largement désengagés du parti", relève celle qui a été réélue eurodéputée le 26 mai.
"Ça ne veut rien dire 'appeler à travailler avec'", poursuit l’ancienne secrétaire d’Etat de Nicolas Sarkozy. "Vous croyez que nous, on ne travaille pas au service de la France, quand les choses ou les reformes vont dans la bonne direction, qu'on ne le fait pas ?" Elle reconnait toutefois que la lettre de ces maires de la droite et du centre est "un signal politique à un moment où nous sommes dans une situation un peu compliquée". Nadine Morano appelle donc "à tirer les conséquences du très mauvais score [aux européennes, ndlr] et voir comment nous allons nous projeter dans l’avenir".