Ce n'était pas une visite de chef d'Etat, mais presque. Nicolas Sarkozy a été reçu avec tous les honneurs, lundi en Tunisie. Un moyen de soigner sa stature internationale et de se poser en président "bis".
"Bonjour Monsieur Sarko". A peine arrivé à l'aéroport de Tunis, le patron des Républicains avait rendez-vous avec le président Béji Caid Essebsi pour un tête-à-tête. Puis il a déambulé dans les souks de la capitale. Sur son passage, les marques d'affection se multiplient. "Ça fait plaisir de vous revoir en Tunisie, M. Sarkozy !", salue un passant. "Le président de la France", lance un autre, avant de se reprendre : "ex !". "Bonjour Monsieur Sarko", le hèle quelqu'un. "Sarkozy ou Sarko, c'est la même chose", s'amuse l'ancien président au milieu des rires.
Il cible François Hollande. Un peu plus tard, dans une salle remplie, Nicolas Sarkozy a participé à un meeting commun avec Nidaa Tounes, le parti du président tunisien. Il s'est notamment adressé à la communauté française de Tunisie. Et sans citer le nom de son successeur, il n'a pas manqué de critiquer l'attitude de François Hollande dans la lutte contre le terrorisme et l'organisation Etat islamique. "Il ne faut pas faire la guerre pour faire la guerre, il faut la gagner", a martelé Nicolas Sarkozy. "Envoyer des avions, ce n'est pas suffisant. Il faut qu'ils soient efficaces et que cette guerre soit gagnée. Et la France qu'on aime, c'est la France qui a un leadership, qui est puissante".
La perspective de l'élection présidentielle de 2017 planait bien évidemment sur ce déplacement. "Si j'ai fait ce voyage, c'est pour être à jour sur tous les dossiers", glisse ainsi Nicolas Sarkozy. Et, bien sûr, préparer l'alternance.