L'annonce est hautement symbolique. Ce samedi, les Etats-Unis ont donné leur feu vert pour que l'Ukraine reçoive des avions de combat américains, les fameux F-16. De quoi permettre à Kiev de tenter de reprendre le contrôle de son espace aérien et surtout, d'obtenir un appui du ciel sur le front.
>> LIRE AUSSI - Pourquoi les avions F-16, promis à Volodymyr Zelensky, ne voleront pas tout de suite dans le ciel ukrainien
Porte de sortie
"C'est une nouvelle manifestation de la solidarité de toutes les grandes démocraties avec l'Ukraine", explique au micro d'Europe 1, le député Renew Bernard Guetta. Mais, si "ce sont des avions de fabrication américaine, ce ne seront pas des avions américains qui seront livrés parce que ce sont les avions qui ont été achetés par des pays européens qui vont être cédé à l'Ukraine", poursuit-il.
Et alors que certains craignent une nouvelle étape dans le conflit ukrainien avec la livraison prochaine de ces avions de chasse, pour Bernard Guetta, "toutes les puissances occidentales, et au premier chef les États-Unis, sont très prudentes dans ce conflit et veulent à chaque fois laisser une porte de sortie à Poutine pour pouvoir se retirer de ce conflit, de cette guerre d'agression qu'il a lancée."
Des États européens impliqués dans la gestion du conflit
Mais le président de la fédération de Russie ne saisissant pas ces "portes de sortie", les Occidentaux n'ont pas d'autres choix que de répondre aux besoins des Ukrainiens. "À chaque fois, on dit : 'Non, on ne va pas aller jusque là'. Mais comme ont voit qu'il ne recule pas, oui, on donne de plus en plus d'armes aux Ukrainiens".
"On a le sentiment dans les pays européens et particulièrement dans nos opinions qui sont parfois anti-américaines, que ce seraient les États-Unis qui pousseraient les pays européens", dans la gestion du conflit. "En réalité, c'est exactement l'inverse. Ce sont les pays européens qui tirent les États-Unis dans ce conflit. Et pour une raison très simple : les États-Unis sont beaucoup plus intéressés par les rapports de force avec la Chine, donc en Asie, que par les rapports de force avec la Russie dont ils se fichent un peu. C'est pas véritablement leur problème, alors que nous, les Européens, nous sommes à la frontière de cet autre morceau de notre continent commun qui s'appelle la Fédération de Russie", conclut-il.