C'était l'un des thèmes principaux de sa campagne présidentielle. Au micro de Dimitri Pavlenko mercredi, Marine Le Pen a alerté sur "le pouvoir d'achat", qui "est en train de s'effondrer" en raison de l'invasion russe en Ukraine, avant d'ajouter que "le tsunami de l'inflation arrive" : "On a subi que la première vague, il y en a d'autres derrière, probablement plus importantes." Selon elle, la politique de l'actuel chef de l'État en la matière n'aide pas la situation. "Emmanuel Macron aggrave cette inflation par des décisions internationales comme l'embargo sur le pétrole et le gaz russe qui peut avoir comme conséquence de tripler le prix du gaz", a-t-elle dit.
L'embargo, une sanction "stupide"
"Je veux que les Français prennent conscience de ce que ça va donner pour eux le triplement du prix du gaz." Une hausse qui "ne va pas seulement toucher leur facture personnelle, ça va toucher l'intégralité des biens qui sont produits, qui sont produits évidemment grâce à de l'énergie". En ce sens, l'embargo décidé par l'Union européenne est une sanction "stupide" pour la députée du Pas-de-Calais, puisque "si nous n'achetons pas de pétrole aux Russes, [elle] le vendra à d'autres".
D'après Marine Le Pen, "il sera acheté par d'autres à un prix supérieur, parce qu'en créant comme ça une forme de pénurie, on augmente le prix de la matière première", ce qui signifie "que la Russie sera plus riche après qu'on ait mis en œuvre les sanctions européennes qu'elle ne l'était avant". Une décision "pas maligne", qui "va avoir des conséquences très lourdes sur la vie quotidienne de nos compatriotes", a-t-elle assuré. La finaliste de la présidentielle estime aussi qu'on "ne peut pas sacrifier le peuple français au motif de considérations morales".
"Bruno Le Maire ment"
L'inflation en France est à 5,2%, soit l'un des taux les plus faibles d'Europe actuellement, en partie en raison des mesures prises par le gouvernement pour enrayer la hausse des prix. Mais pour Marine Le Pen, "le problème de cette politique, c'est qu'elle est transitoire". Et de citer par exemple la remise de 18 centimes à la pompe, qui "ne sera pas pour la vie", contrairement à sa proposition d'abaisser le taux de TVA de 20 à 5,5.
Elle a également fustigé le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, qui "ment quand il dit qu'il n'y aura pas de lissage du prix" dès 2023. "Bien sûr qu'il y aura un lissage du prix, et c'est là que les factures d'électricité et de gaz vont exploser."