Le président-candidat Emmanuel Macron a qualifié mercredi sur TF1 d'"infondées" et "scandaleuses" les critiques du Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki sur ses entretiens téléphoniques avec Vladimir Poutine concernant la guerre en Ukraine. "Ces propos sont à la fois infondés et scandaleux, mais ils ne m'étonnent pas" car Mateusz Morawiecki, qui est "d'un parti d'extrême droite", "s'immisce dans la campagne politique française" après avoir "plusieurs fois reçu madame (Marine) Le Pen", la candidate du Rassemblement National qu'il "soutient", a déclaré le président-candidat.
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"On ne débat pas avec les criminels", avait lancé le Premier ministre polonais
"Monsieur le président Macron, combien de fois avez-vous négocié avec Poutine, qu'avez-vous obtenu ? On ne débat pas, on ne négocie pas avec les criminels, les criminels doivent être combattus", avait déclaré lundi le Premier ministre polonais, membre du parti Droit et justice (PiS) au pouvoir à Varsovie. "Personne n'a négocié avec Hitler. Est-ce que vous négocieriez avec Hitler, avec Staline, avec Pol Pot", avait-il ajouté, en accusant certains dirigeants européens "d'atermoiements" et "de langue de bois".
"J'assume totalement d'avoir constamment, au nom de la France, parlé au président de la Russie pour éviter la guerre et construire une nouvelle architecture de paix en Europe il y a plusieurs années", a répondu Emmanuel Macron, qui s'est entretenu avec le président russe à de très nombreuses reprises depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe le 24 février.
Macron met en avant la quête d'un cessez-le-feu avec la Russie
"Je l'ai fait dès le début de mon mandat" et "je n'ai jamais été naïf, contrairement à d'autres, je n'ai jamais été complice, contrairement à d'autres", a-t-il ajouté, alors que de nombreux responsables de la majorité mettent en cause les liens de Marine Le Pen avec le maître du Kremlin.
"J'ai toujours œuvré pour parler avec la Russie" et "j'ai constamment discuté pour obtenir cessez-le feu, trêve humanitaire, comme d'ailleurs le chancelier (Olaf) Scholz en Allemagne le fait ou d'autres chefs d'État et de gouvernement en Europe. Je pense que c'est mon devoir, c'est sans complaisance et sans naïveté", a-t-il poursuivi, en insistant aussi sur les sanctions prises contre Moscou.