Les images font le tour des réseaux sociaux. Des dizaines de migrants campent depuis trois semaines sur les trottoirs en plein cœur de la capitale, dans le quartier de l'Hôtel de ville, pour réclamer un logement. La situation d'extrême précarité inquiète les élus, soucieux de la situation mais aussi de l'image de Paris à un an des Jeux olympiques de Paris 2024.
Un "désastre humanitaire"
L'opposition de droite à Paris parle de "désastre humanitaire". Elle accuse la mairie de ne pas faire le nécessaire, même si la responsabilité des mises à l'abri incombe à l'État. "L'État doit prendre les choses en main. Il ne le fait pas depuis trois semaines. En attendant, la mairie a des outils, elle sait très bien y recourir quand il faut. Donc, elle nous bassine toute l'année avec des discours moralisateurs et quand les migrants sont sur son territoire parisien, elle ne fait rien", s'emporte Aurélien Véron, porte-parole du groupe Les Républicains, centristes et indépendants au Conseil de Paris.
"Il n'y a pas d'appel d'air"
De son côté, la mairie en appelle à l'État, qu'elle accuse de négligence. Elle réclame un plan d'urgence pour l'hébergement de ces migrants et refuse d'être accusée de provoquer un appel d'air migratoire. "Ce n'est pas en ouvrant un centre d'hébergement d'urgence à la porte d'Aubervilliers que la personne qui est en Érythrée va dire 'tiens, ils ont ouvert un centre d'hébergement d'urgence à porte d'Aubervilliers, je vais traverser la moitié du monde au risque de ma vie', ça n'existe pas ! Il n'y a pas d'appel d'air !", lance Léa Filoche, adjointe à la mairie de Paris chargée des solidarités.
Face à la situation dégradée, la préfecture d'Île-de-France met en avant la saturation des centres d'hébergement, mais promet qu'une solution sera trouvée d'ici la fin de semaine pour évacuer le camp de migrants et étudier au cas par cas les situations des personnes concernées.