«Une déclaration de guerre sociale» : les premières réactions politiques à la réforme des retraites

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Élisabeth Borne a présenté la réforme des retraites ce mardi. © Bertrand GUAY / POOL / AFP
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Juliette Moreau Alvarez avec AFP
Ce mardi, l'exécutif a présenté son projet de réforme des retraites. Une série de mesures qui ne passe pas pour la plupart des oppositions au gouvernement, notamment du côté des deux extrêmes. De La France insoumise jusqu'au Rassemblement national, on dénonce une "guerre sociale" menée par Emmanuel Macron.

"Une grave régression sociale", "une déclaration de guerre sociale", "une réforme injuste" : les réactions ne se sont pas faites attendre après la présentation de la réforme des retraites par Élisabeth Borne et ses ministres ce mardi soir. Si La France insoumise dénonce un retour en arrière dangereux, Marine Le Pen se positionne déjà comme la grande force d'opposition du gouvernement à l'Assemblée pour cette réforme. Olivier Marleix, président du groupe Les Républicains dans l'hémicycle, s'est quant à lui montré "satisfait d'avoir été entendu".

LFI entend une "grave régression sociale"

Les élus de La France insoumise ont été nombreux a fustigé les annonces de la Première ministre sur Twitter. Clémence Guetté, députée du Val-de-Marne, parle de "sentence". "C'est une double peine pour les carrières longues et pénibles, pour les femmes", dénonce-t-elle. Mathilde Panot va plus loin et parle d'une "déclaration de guerre sociale" par l'exécutif. Le chef de fil des insoumis, Jean-Luc Mélenchon, évoque lui une "grave régression sociale".

Les personnalités insoumises ont déjà commencé à populariser le hashtag #StopRetraiteMacron, en prévision d'un rassemblement contre les mesures avant la fin du mois de janvier.

Le RN accuse la gauche et les LR

Le Rassemblement national, lui, donne le ton. Ce sera leur groupe qui fera "barrage à cette réforme injuste". Marine Le Pen, arrivée deuxième lors de la dernière élection présidentielle, a tenu a souligné "le soutien des LR" qui a permis à Emmanuel Macron, "élu grâce à la gauche et à la France insoumise", de "faire passer la retraite à 64 ans".

Jordan Bardella, président du parti, évoque lui aussi une "guerre sociale" menée par Emmanuel Macron. Il pointe du doigt le rôles des élus LR dans cette réforme, "à laquelle une majorité des Français sont opposés" : "Vont-ils demeurer la béquille d’un gouvernement impopulaire et enfin assumer devant leurs électeurs d’appartenir à la majorité d’Emmanuel Macron ?", demande-t-il sur son compte Twitter.

Les LR "satisfaits d'avoir été entendu"

Les Républicains s'estiment de leur côté "satisfaits". Le président du groupe à l'Assemblée nationale Olivier Marleix estime "avoir été entendu" sur le rythme de report de l'âge de départ à la retraite et la revalorisation des petites pensions. "Nous prenons acte que la Première ministre a entendu un certain nombre de demandes, la première et la plus importante est que le rythme ne soit pas brutal", a-t-il dit à la presse, affirmant que son groupe présenterait un amendement pour "une vraie clause de revoyure" une fois l'âge de départ porté à 63 ans et avant de "poursuivre le cas échéant à 64 ans".

Le Medef a également salué "les décisions pragmatiques et responsables" prises par le gouvernement pour réformer le système de retraites, tout en restant "opposé au principe d'un index seniors" qui obligera les entreprises à publier la part de leurs salariés âgés. "Assurer l'avenir de ce pilier du modèle social du pays, tout en maintenant le pouvoir d'achat des actifs et des retraités, conduit nécessairement à travailler plus longtemps", affirme la première organisation patronale française.