C'est une visite qui suscite un tollé dans une partie de la classe politique. Des conseillers du président Emmanuel Macron ont reçu l'humoriste Yassine Belattar, ancien membre du Conseil présidentiel des villes, à l'Élysée, quelques jours avant la marche républicaine contre l'antisémitisme de dimanche dernier. Une information, révélée par le magazine L'Express, qui fait germer la polémique.
Car Yassine Belattar est une personnalité pour le moins controversée. Le chroniqueur a été condamné en septembre à quatre mois de prison avec sursis pour menaces de mort et menaces de crime envers des personnalités du spectacle. Très investi dans la lutte contre l'islamophobie, il s'était illustré par sa formule polémique "Je ne suis pas Charlie, je ne suis pas Nice", après les attentats terroristes de 2015 et 2016.
Prendre la température des banlieues
L'humoriste a été reçu la semaine dernière par deux conseillers d'Emmanuel Macron, à la demande du chef de l'État, pour prendre la température des banlieues sur une éventuelle participation du chef de l'État à la marche contre l'antisémitisme. Yassine Belattar les aurait mis en garde, appelant le président à ne pas commettre l'erreur irréparable, qui donnera aux quartiers des raisons de s'enflammer.
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Cette invitation scandalise une partie de la classe politique. L'eurodéputé Les Républicains François-Xavier Bellamy a réagi dans un tweet, qualifiant cette rencontre de "honte absolue". De son côté, Marine Le Pen a déploré que le président prenne conseil "auprès d'individus aussi dangereux pour la concorde nationale".
C’est donc à Yassine Belattar, "ni Charlie ni Nice", égérie du CCIF, condamné pour menaces de mort, que l’Élysée a demandé si le président devait marcher contre l’antisémitisme. Pour être avertis que ce serait une "erreur irréparable". La honte absolue... https://t.co/ymTHYJiJEZ
— Fx Bellamy (@fxbellamy) November 15, 2023
Pour Jean-Philippe Tanguy, député Rassemblement national, cette invitation est un signe inquiétant. "Monsieur Macron perd le contrôle. Il pense, à tort, que le fait de lutter contre l'antisémitisme va provoquer une fracture dans la société, à cause de courants islamistes qui seraient trop forts", a-t-il déclaré. Le chef de l'État a réaffirmé mercredi que son rôle "n'était pas de marcher mais de travailler à la libération des otages".