Une trentaine de militants a saisi le tribunal de grande instance de Créteil (Val-de-Marne) pour faire annuler le vote des statuts organisé à partir de dimanche et jusqu'au 31 juillet par voie électronique. Selon eux, le scrutin ne respecte pas un délai légal. Une manière surtout de gagner du temps pour consulter, et éventuellement contester, l'intégralité des statuts jusque là restés flous pour les adhérents, rapporte Le Parisien lundi.
Des statuts flous et non-conformes à l'esprit d'En marche!. La contestation remonte à la Convention nationale de La République en marche! qui s'est déroulée le 8 juillet dernier. De nombreux militants et élus locaux sont présents. Mais rapidement, ils s'étonnent de n'avoir pas pu consulter l'intégralité des futurs statuts du parti.
"Nous faisions tous le même constat : les extraits ou synthèses des statuts que l’on daignait nous communiquer n'avaient plus rien à voir avec l'esprit d'En marche!", a expliqué l'un des participants au Parisien. "Et les premiers témoignages de députés sur le fonctionnement du groupe à l’Assemblée ne nous rassuraient pas vraiment..."
Un manque d'horizontalité. Les principales critiques sont celles de l'absence de démocratie participative. Les propositions de terrain ne seraient pas suffisamment prises en compte et la proportion d'adhérents tirés au sort pour siéger au conseil national du parti ne sera plus que de 25% au lieu des 50% attendus par les militants contestataires.
Une démarche relativisée. Malgré le recours à la justice, ces militants, qui assurent représenter un collectif de 600 comités locaux sur les 3.200 existant, temporisent. "Notre démarche n’est pas une démarche agressive", a déclaré l'un des requérants au journal. "Nous avons alerté les instances du parti à maintes reprises sans jamais obtenir de réponses, hélas ! On se doit d'être exemplaires."
Du côté des cadres du parti, on minimise la portée de cette première grogne : "Il y aura toujours des mécontents, c'est la vie normale des organisations", assure la sénatrice REM Bariza Khiari auprès du Parisien. "Les statuts sont le fruit de la consultation des adhérents, ils ont été enrichis". Un conflit qui devrait se régler mardi à 13h30, à l'issue de l'audience en référé.