Emmanuel Macron a dénoncé mercredi des "manipulations politiques extérieures à l'université" qui provoquent des violences dans plusieurs facs et jugé inacceptables les attaques contre des gendarmes à Notre-Dame-des-Landes, a déclaré son porte-parole Benjamin Griveaux.
Évoquant en conseil des ministres les blocages dans certaines universités, le chef de l'État a fustigé "des mobilisations violentes qui cherchent la convergence des luttes" et sont "loin des sujets liés à l'enseignement supérieur et à la réforme" engagée par le gouvernement. "Il y a des manipulations politiques de factions très extérieures à l'université. Le gouvernement entend poursuivre la réforme engagée pour permettre à chaque étudiant de réussir. Ceux qui cherchent une hypothétique convergence des luttes ne veulent en réalité qu'une seule chose, que la transformation à l'oeuvre dans notre pays s'arrête : c'est à l'opposé des intentions du gouvernement", a-t-il insisté.
Notre priorité, c’est la sécurité des étudiants. Le @gouvernementFR entend poursuivre la réforme dont les objectifs sont simples : permettre à chacun de mieux réussir son parcours et en finir avec des taux d’échec trop élevés.#ConseildesMinistrespic.twitter.com/tNpgJsKVs9
— Benjamin Griveaux (@BGriveaux) 11 avril 2018
"Nuire le plus possible aux forces de l'ordre". Emmanuel Macron a aussi estimé que l'expulsion en cours à Notre-Dame-des-Landes "illustre la crédibilité des engagements pris par le Premier ministre lors de l'abandon du projet d'aéroport" et "rendu hommage aux forces de l'ordre qui comptent dans leurs rangs plusieurs blessés". Certains ont pour objectif "de nuire le plus possible aux forces de l'ordre et ce n'est en rien acceptable", a ajouté le président de la République, cité par Benjamin Griveaux. Au troisième jour des expulsions sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, des affrontements se poursuivaient mercredi matin entre gendarmes mobiles et zadistes retranchés derrière des barricades.
À Strasbourg, les blocages sont terminés mais les établissements restent fermés
Les barricades de fortune placées devant trois sites universitaires du campus de Strasbourg pour en interdire l'accès ont été démantelées, mais les établissements demeurent fermés mercredi. Une dizaine de fourgons de CRS étaient stationnés aux abords du campus mercredi matin. Devant le Patio, bâtiment universitaire bloqué de lundi à mercredi par des opposants à la réforme de l'accès à l'enseignement supérieur, environ 500 étudiants étaient rassemblés à la mi-journée pour décider de la suite du mouvement. Dans la nuit, les poubelles, grillages et barrières de chantier empilés devant les entrées des bâtiments bloqués ont été retirées par des étudiants opposés à ce blocage, selon des sources concordantes. Mercredi matin, plusieurs étudiants à l'origine des blocages ont accusé la direction de l'université d'avoir "orchestré l'opération en sous-main".