Le Premier ministre Manuel Valls a souligné lundi soir la nécessité pour la France d'"augmenter massivement les budgets de sécurité et de la justice, pendant sans doute des années", face à la menace terroriste. Selon lui, cette exigence devrait s'exprimer "pendant sans doute des années", a-t-il expliqué lors de la clôture d'un colloque au Théâtre Dejazet à Paris sur "L'islamisme et la récupération populiste en Europe". La justice française est "sinistrée" et "en état d'urgence absolue", avait estimé dimanche le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas dans un entretien au Journal du dimanche.
"Des investissements majeurs pendant plusieurs années". Pour le Premier ministre, "jamais autant n'a été fait pour répondre" à la menace terroriste. "Ce sont des moyens considérables en hommes, en femmes, en nouvelles technologies, en moyens de protection qui sont déployés". "Nous sommes confrontés à une menace terroriste qui va nécessiter des investissements majeurs dans la sécurité pendant plusieurs années", a-t-il insisté. Dans son allocution du 30 mars, le président, François Hollande, avait souligné avoir "dégagé un milliard d'euros pour assurer la sécurité des Français" dans la foulée des attentats du 13 novembre.
Le poids des salafistes. Manuel Valls a également estimé qu'une minorité salafiste était en train de "gagner la bataille idéologique et culturelle" de l'islam en France. "Les salafistes doivent représenter 1% aujourd'hui des musulmans dans notre pays, mais leur message, leurs messages sur les réseaux sociaux, il n'y a qu'eux finalement qu'on entend", a expliqué le Premier ministre. "Il y a une forme de minorité agissante, des groupes (salafistes) qui sont en train de gagner la bataille idéologique et culturelle", a-t-il ajouté.